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Mazarinade n° A_3_55

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Anonyme [1649], L’ESPAGNE AFFLIGÉE ET EN TROVBLE, DE VOIR LA FRANCE paisible, & exempte du naufrage, où elle pensoit que nos derniers troubles la deuoit faire abimer. , françaisRéférence RIM : M0_1274. Cote locale : A_3_55.


siecle, où les gens de bien sont beaucoup rares.
Et le mal est, que comme l’indisposition d’vn membre
infecté altere quelque fois la bonne constitution
de tout le reste du corps ; aussi ne faut-il que
l’ignorance, ou la malice de l’vn, pour gaster tout
ce que les autres ont de bon. Ils ne pensent la pluspart
du temps qu’à fortifier leur credit, & deliberans
plus auec leur interest, qu’auec le seruice de
leur Maistre, se contrebuttent auec tant d’animostié,
que pour éuiter les inconueniens qui prouiennent
de cette ialousie, on est contraint par fois de
prendre l’auis de chacun d’eux à part, comme faisoit,
il n’y a pas guere plus de cent ans vn Souuerain
d’Italie. Ioinct que ce secret, qu’on peut appeller
auec raison l’ame des entreprises importantes,
qui perdent, comme les mines, tout leur effet
depuis qu’elles sont éuentées, ne se conserue qu’auec
beaucoup de peine, entre tant de gens, dont
quelqu’vn parle tousiours plus qu’il ne seroit besoin.
Que si le grand nombre de Ministre est preiudiciable
à ceux qui les employent, leur frequens
changemens ne l’est pas moins à ceux que leur foiblesse
y porte. Ceux qui viennent tous frais aux affaires,
ne sçachans pas les motifs, où se faschans de
marcher sur les pas de ceux qui les ont precedez,
prennent d’autres routes, au bout desquelles ils
trouuent quelquefois des precipices qu’ils n’ont
point preueus. Ils ne songent pas tant à faire quelque
chose de bon, qu’à faire quelque chose de nouueau.
Et puis manquans de cette esperance, qui