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Mazarinade n° B_3_3

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Anonyme [1652], L’ESPRIT DV FEV ROY LOVIS XIII. A SON FILS LOVIS XIV. Luy monstrant que la mauuaise conduite de Mazarin, est la cause des troubles de l’Estat. Et luy donnant les moyens infaillibles de les appaiser, par son retour en sa bonne Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1287. Cote locale : B_3_3.

faire l’Amant, l’intrigueur, le Corsaire, & le
Concussionnaire public. Occupé dans ces indignes
emplois, il retira ses yeux de dessus les sujets
qui pouuoient broüiller dans l’Estat, & leur
donna le temps de s’accroistre, & de se fortifier
contre luy : ses crimes leur seruirent d’amorce
aussi bien que de pretexte, & la connoissance de
ses defauts, en le rendant mesprisable à leurs esprits,
leur donna de l’audace pour entreprendre,
& de l’asseurance de tout oser contre luy. Ie deurois
m’arrester dauantage sur ce sujet, parce que
c’est le nœu principal des malheurs de vostre
Estat : mais comme il est important que ie vous
forme icy l’idée d’vn bon Ministre, pour vous
monstrer les defauts du vostre, par la comparaison
que vous en pourrez faire en suitte auec ce
parfait Original : mon plus grand soin est icy de
m’acquiter de ce deuoir.
 
MON FILS, il n’y a point de doute que tout
entrepreneur doit auoir des forces au delà de tout
ce qu’il entreprend ; & c’est pour cela que la suffisance
est sur tout requise à vn Ministre. Mais
comme la suffisance est indifferente pour le bien
& pour le mal, & porte esgalement l’esprit de celuy
qui le possede à l’vn & l’autre, il faut que
pour determiner au bien, il soit pourueu d’vne
parfaite probité, à laquelle il ioigne vne pieté
non fardée pour le Ciel, & vn amour sincere &;
des-interessé pour le Souuerain : enfin pour tout