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Mazarinade n° B_10_31

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Anonyme [1652], L’INVENTAIRE DES SOVRCES D’OV LES DESORDRES DE L’ESTAT sont emanés, qui sont, I. La Religion deschirée par les Schismes; descriée par ses Predicateurs; & par les mauuais exemple des grands. II. Le Chaos des trois Estats: le desreglement du Clergé; la decadance de la Noblesse, & le luxe du peuple. III. Le crime sans punition dans les personnes publiques. IV. La pauureté mesconnuë par les Prestres, & l’abondance de biens recherchée. V. La Politique desbauchée par le commerce des fourbes. , françaisRéférence RIM : M0_1731. Cote locale : B_10_31.


sont esleuez auec leur argent pour acheter des
séances sur les fleurs de lys : qu’on entre dans l’Eglise,
ses plus illustres croces sont entre leurs
mains, & leurs testes qui ne sont faites que pour
porter le ioug de la seruitude sont honorées de
ses plus esclatantes mytres : qu’on voye dans la
Cour : il n’est que des potirons de terre, des fils
de Chandeliers, de Chapelliers, de Rotisseurs,
&c. qui rẽplissent les premieres places de cette
source des grands, parce qu’ils ont esté les plus
hardis pour s’y éleuer par les voyes de l’iniustice :
Qu’on frequente le commerce ; si l’on y porte
iugement par la sumptuosité exterieure, on dira
d’abord que les honnestes gens sont des Rosturiers,
& que les Rosturiers sont des Gentilshommes,
puis que l’escarlate, la soye, & l’argent ne
sont plus les marques infaillibles de la Noblesse,
& qu’il est permis à vn chacun par les loix
du luxe, de se mettre dans la posture que son
caprice ou son ambition luy pourront suggerer.
 
Puis que le Clergé & le Peuple sont dans le
desordre, la Noblesse qui tient le milieu, ne
sçauroit ester dans son deuoir quelque estude
particulier qu’elle fit pour s’y maintenir : Les
premieres charges des armées luy appartiẽnent :