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Mazarinade n° B_3_25

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Anonyme [1652], L’OFFICIER DE CE TEMPS DE LA MAISON ROYALE, Voyageant par la France pendant le temps present ; qui apprend les miseres & desordres qui se sont commis & commettent dans les Prouinces, Seigneuries & Terres du Royaume, causes d’icelles ; Dont il auroit escrit vne Tres humble Remonstrance faite au Roy, luy declarant les moyens d’y pouruoir à la gloire de Dieu, & le repos de son Estat, sur les mauuais conseils à luy donnez par ses plus proches. , françaisRéférence RIM : M0_2585. Cote locale : B_3_25.


aduenante, selon le merite & capacité de ceux
qui seroient esleus. Or est-il tout notoire que le nombre
de vos Officiers est à present excessif, & que par
iceluy vos finances sont en partie consommées en
gages & appointemens, & faict que vostre peuple est
d’auantage mangé & pillé, y ayant plus de gens à
ses despens lesquels veulent tous viure & s’enrichir,
tellement que plus y en a, plus il couste à plaider, &
se font plus de frais en l’expedition des affaires.
 
Et par dessus tout, le desordre est en la multitude
des Officiers de vos finances, sur laquelle dés le
temps du Roy Charles sixiesme, les trois Estats firent
les abus que commettoit telle multitude d’officiers,
& qu’il n’y auoit ancienement que deux Thresoriers,
& pour lors en auoit cinq : mais le desordre
est bien autre à present : Car il n’y a Generalité en
France, où il n’y aye quantité de Tresoriers & President.
Ils se plaignirent aussi des Tresoriers des guerres,
qui ne payoient pas la gendarmerie. A raison dequoy
les gens de guerre estoient contrains se licencier,
& viure sur le villageois : ce qu’ils font à present
beaucoup plus licencieusement & desbordement.
Semblablement ils descouurirent les larrecins desdits
Thresoriers, & remarquoient qu’à raison de
leurs gages & des biens qu’ils possedoient lors qu’ils
estoient entrez en leurs Offices, ils auoient fait de
trop grandes acquisitions & des despences excessiues,
soit en bastimens ou autrement, comme ont
faict & font iournellement les Officiers de vos finances.
Et enfin remonstrerent au Roy que la cause
pourquoy il n’auoit aucun thresor, estoit principallement
pour le trop grand nombre d’Officiers, & le
requierent, qu’à l’aduenir il fut reduit à plus petit
nombre & que les gens de bien dignes & capables,
en fussent pourueus à mesure qu’ils vacqueroient :
ce qui leur fut accordé par le Roy : Et deslors furent