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Mazarinade n° B_17_33

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Anonyme [1652 [?]], QVATRIESME PARTIE DV POLITIQVE VNIVERSEL, OV BRIEVE ET ABSOLVE DECISION de toutes les Questions d’Estat les plus importantes. SCAVOIR EST, XVIII. Si les Tyrans du peuple & de l’Authorité Royale; auec leurs Partizans peuuent estre sauuez. XIX. Si les heritiers de ces sangsuës publiques peuuent estre sauuez, sans restituer les voleries que leurs predecesseurs leur ont laissées. XX. Si la restitution peut estre bonne, n’estant pas faire à ceux à qui la chose appartient. XXI. Si l’on doit souffrir des Partizans dans vn Estat. XXII. Si les trois Estats ont droit de se mesler des affaires du Prince. XXIII. Si les trois Estats ont droict de remedier aux desordres du Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_2818. Cote locale : B_17_33.



Le crime du vol, ne se peut reparer que par son
contraire ; & pour cela il y trois satisfactions necessairement
à falre, pour l’abolition de cette sorte
d’offence, la premiere se doit faire à Dieu pour
en obtenir la temission, la seconde le doit faire à
la mesme personne qu’on a volée, ou du moins à
ses propres heritiers si elle estoit morte, en luy
restituant tout ce qu’on luy a pris, & la derniere
se doit faire à soy mesme par la repentance & par
la contrition de la faute que l’on a commise. Si
l’homme n’est marry d’auoir offensé Dieu, s’il ne
restituë, & s’il ne fait quelque panitence du peché
qu’il a commis, il est impossible que Dieu
luy pardonne : & si il faut qu’il fasse vne ferme resolution
de ne plus retourner au peché, s’il veut
que sa satisfaction soit parfaite car autrement il
n’y auroit pas vne veritable repentence.
C’est pourquoy celuy qui a volé le bien d’autruy
est obligé de le rendre à ceux à qui il appartient
auant de mourir ; puis que selon S. Augustin
ce peché ne se peut iamais pardonner si l’on ne
restituë Dieu ne nous deffend pas seulement de
desrober : mais encore de retenir le bien d’autruy
en façon quelconque, c’est pourquoy, Messieurs
les Ministres d’Estat, & Messieurs les partisans,
il faut restituer si vous voulez estre mis vn iour au
rang des ames bien heureuses. C’est vn de ces pechez
qui ne se pardonne iamais, ny en ce monde
ny en l’autre, qu’à la condition que ie viens de dire.