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Mazarinade n° C_1_40_10

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Anonyme [1649], SVITTE ET DIXIESME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouvelles de ce qui s’est passé depuis sa neufiéme arriuée iusqu’à present. , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_10.


auec combien de zele chacun se preparoit pour la deffense de la
Ville.
 
Le Samedy vingt-deuxiesme en l’Assemblée du Parlement, Monsieur
l’Archeuesque de Corinthe Coadjuteur à l’Archeuesché de Paris
y estant venu, dit que Monsieur le Prince de Conty, à cause de son indisposition,
l’auoit chargé de dire à la Cour, que le iour precedent il
auoit receu des nouuelles de l’Archiduc Leopold, par lesquelles il luy
mande qu’estant entré en France, il desiroit leuer le soubçon que l’on
pourroit prendre de sa marche, & faire connoistre à tout le Royaume
qu’il y venoit chercher la Paix, & non pas faire la guerre ; pour cét effet
offroit d’arrester ses armes, pourueu que la Reyne donnast des Deputez
pour terminer tous les differends des Couronnes : Que ledit sieur
Prince de Conty n’ayãt pas iuge à propos de laisser passer cette occasion
si aduanta geuse à la France, si importante & fauorable à la Chrestienté,
auoit pour ce subjet annoncé aux Deputez de sa part, d’insister sur cette
proposition, supplioit la Compagnie d’en considerer l’importance, & de
donner mesme ordre à ses Deputez, protestant de ne rien tant desirer au
monde, & d’y sacrifier tous ses interests particuliers : Et si ledit Archiduc
vouloit se preualoir de l’estat auquel se trouue presentement la France,
ledit sieur Prince de Conty declaroit qu’il est prest de rendre au Roy &
au public tous les tesmoignages d’affection, de seruice & d’obeyssance
que doit vne personne de sa naissance. Surquoy Monsieur le Procureur
general du Roy ouy, & la matiere mise en deliberation, la Cour arresta
qu’il seroit fait registre dudit dire, autant duquel seroit enuoyé aux
Deputez de ladite Cour estans à S. Germain, pour le faire sçauoir au
Roy, pour en disposer selon sa volonté.
Le mesme iour lettres ont esté apportées de la part de Monsieur le Premier
President, par lesquelles entr’autres choses, il fait sçauoir à Messieurs
du Parlement, que le Roy & la Reyne Regente, ont encores accordé surseance
d’armes iusques au Ieudy ensuiuant.
Nouuelles sont arriuées de Tours, que les sieurs de la Folaine, & Cheualier
de Cangé accompagnez de quelques autres de leur faction, estoient
arriuez en ladite Ville quelques iours auparauant, & estans à la porte, comme
l’on soubçonna qu’ils y venoient à mauuais dessein, & que l’on les voulut
fouiller, ils s’enfuyrent iusques à l’Abbaye de Marmoutier, ou les
Bourgeois de Tours (s’estans mis en armes) les poursuiuirent, & pour
les prendre inuestirent ladite Abbaye, d’où ayans esté tirez, furent trouuez
chargez de Commissions, & autres ordres du Cardinal Mazarin, tant
pour leuer gens de guerre, receuoir deniers, que se saisir de la Ville, pourquoy
ils ont esté arrestez, & depuis garde a esté faite par les Bourgeois qui
sont tousiours sous les armes, attendant l’ordre du Parlement pour leur
plus grande seureté.
L’on a eu aduis de Saint Germain en Laye que les Deputez de Monsieur
le Duc de Longueville, du Parlement de Roüen, des autres Cours