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Mazarinade n° C_5_58

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Boyer, Paul / sieur du Petit Puy [?] (P. B. E. [signé]) [1649], L’IMAGE DV SOVVERAIN OV L’ILLVSTRE PORTRAICT DES DIVINITEZ MORTELLES : OV IL EST TRAITÉ Contre l’opinion des Libertins du Siecle. Dedié à sa Majesté par P. B. E. Rex verò lætabitur in Dec, laudabuntur omnes qui iurant in eo; quia obstructum est os loquentium iniqua. , françaisRéférence RIM : M0_1684. Cote locale : C_5_58.


contre toute equité tout le bien du peuple. Si bien que
pour empescher ces desordres il fut contraint de créer vn
Chef qui pût commander à tous, & qui pût pareillement
aussi maintenir les bons dedans leur propre bien, & châtier
les méchans pour en exterminer la race. Cette seule raison
nous oblige à croire que les Roys furent establis dés le
commencement du monde, & presque incontinent apres
que nos premiers Peres furent bannis du Paradis terrestre.
Car la préeminence & l’authorité estoient plus necessaires
en ce temps-là qu’en tout autre ; veu que les violences, les
cupiditez, & les oppressions commencerent dés lors à regner
parmy les hommes. Sainct Paul, fidele Ministre de la
gloire de Iesus-Christ, en son Epistre aux Romains, nous
instruict de l’obeïssance que nous deuons rendre aux Princes,
à cause qu’ils peuuent chastier ceux qui perseuerent
dans leur malice. Les Princes ne sont pas à craindre en bien
faisant, mais bien pour mener vne mauuaise vie. Si tu fais
bien, tu dois esperer quelque recompense ; & si tu fais mal,
tu dois sçauoir qu’il ne porte pas le glaiue sans cause. Voila
vne merueilleuse Philosophie de sainct Paul en faueur des
Princes. Sainct Pierre n’en dit gueres moins que luy sur
vne mesme matiere. Ciceron Ethnique en son second Liure
des Offices nous instruict aussi de la mesme cause de
l’institution des Roys, lors qu’il dit ; Il n’est pas vray semblable
que les Roys ayent esté seulement instituez des Medes, ainsi
que nous apprend Herodote, mais aussi de nos Peres les plus
anciens, afin d’exercer la Iustice au peuple, & afin qu’il les pretegeassent
par leur vertu contre la tyrannie estrangere & domestique.
 
Il n’est rien
plus ancien
que le peché.
Pier. 1.
La quatriesme cause qui obligea les peuples à s’eslire
des Roys, fut vne grande magnanimité de cœur, & vne
excellente adresse à conduire des armées qu’ils voyoient
reluire en ceux qu’ils prenoient le soin d’esleuer sur vn
thrône de gloire : ce qui conuioit ces grands hommes qui
se nourrissoient de l’esperance d’vn si glorieux tiltre à se
mettre en peine de l’acquerir par des actions de vertu, &
par des exploits d’honneur & de gloire. L’Escriture Sainte
nous fournit assez bon nombre de ces exemples. Caleb