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Mazarinade n° A_8_21

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Brousse, Jacques [?] / Questier, Mathurin [faux] [1649], LE REVERS DV MAVVAIS TEMPS PASSÉ ET LA LIBRE ENTRÉE DE LA PAIX. DEDIÉ A SES ADORATEVRS. Par Me M. QVESTIER, dit FORT-LYS, Parisien. , françaisRéférence RIM : M0_3545. Cote locale : A_8_21.


point d’Autels où vous estes, qui soyent chargez des encens & parfums
que l’on vouë à vostre seruice. C’est à Paris où vous deuez
estre adoré ; C’est le lieu qui vous rend absolu par toute la France ;
C’est luy qui vous a produit presque tous vos enfans, & qui
voudroit se mettre en mille morceaux pour conseruer vostre Altesse
Royalle. Tout le monde ne respire que vostre air, & sans
vous, nous commençons d’estre languissans ? Faites, s’il vous plaist,
amollir le courage, à ce couroucé de Condé, monstrez-luy, que
la guerre qu’il liure à sa propre Patrie est injuste ; & que le pretexte
qu’il prend d’vne iniure qu’on luy a fait, n’est pas capable de
causer tant de mal à ses freres, puis que nous sommes tels. De
graces, remonstrez luy qu’il n’est pas tousiours bon d’estre sous
les armes, pour terrasser ses meilleurs amys ; qu’il fait la guerre à
soy-mesme, en croyant vn inique & estranger Conseil ; & qu’en
mettant tant soy peu la main à la conscience il peut, auec vous,
nous renuoyer la bonace, & calmer l’orage qui menasse incessament
des testes innocentes. Ioignez vous comme deux colomnes,
afin de soustenir cét Empire contre les frequentes secousses
des estrangers. Sus donc Monseigneur, Venez auec nostre Roy ;
Sçachant bien que nul ne le peut amener que vous. Nous vous
attendons de pied ferme, & commençons desia d’amasser du
bois (quoy qu’il soit cher) pour faire des feux de ioye à vostre heureuse
arriuée. Ne laissez point derriere Madamoiselle vostre fille ;
afin qu’elle aye & prenne part au contentement que vous receurez
en cette Ville. Paris est vostre delice, venez donc y demeurer.
Il vous souhaitte auec tous les Princes, & grands Seigneurs
qui se rencontrẽt à present auec nostre Roy. Pacifiez-le tout,
& enuoyez pour mener la guerre chez les estrangers qui cause vne
grande partie de nostre mal. Ainsi vous ferez vn merueilleux Reuers
du mauuais temps à vn tout à fait & bon agreable ; Vous serez
cause de nostre resioüissance ; Nous dirons de vous ce que les
Romains disoient d’Auguste. Vous estes nostre Pacificateur & Protecteur.
Et comme nouueaux regenerez en vostre alliance, nous
vous ferons sçauoir tous les iours, que nos affections s’augmentent
& se renforcent en vostre amour. C’est ce que nous esperons
de vostre Altesse ; Et sommes desia tous certains que vous
amenerez bien tost en cette Ville le Roy, la Reyne, le Prince indigné
contre nous, & tous les bons seruiteurs de sa Majesté. Que