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Mazarinade n° C_3_9

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Davenne, François [?] [1650], LETTRE PARTICVLIERE DE CACHET envoyée par la REYNE REGENTE A MESSIEVRS DV PARLEMENT. Ensemble vne response à plusieurs choses, couchées en la Lettre envoyée au Mareschal de Turennes, & aux avis donnez aux Flamans. , françaisRéférence RIM : M0_2250. Cote locale : C_3_9.


vnanimement, mais si vous ne suiuez ce qu’auec le doigt diuin
ie vous trace, de mesme qu’vn monceau d’argent vif s’éparpille
de tous costez, estant ietté sur vne table, chacun se separera
de vostre Corps, & vous mesme vous diuiserez de vous.
 
Faites ce renouuellement vous mesme, & ne souffrez
pas que les autres le fassent à leur plaisir. Quand Richelieu
mourut, on vit bien renouueler l’Estat ; mais il laissa les sangsuës
qui maintenant le deuorent, afin d’appuyer sa maison. Mazarin
a fait de mesme pendant sa vie, car il agite plus cette
France, que les vents vne giroüette sur vn clocher. Il change &
rechange tout : il n’y peut souffrir vn homme de bien : il en tire
vn mechant, crainte qu’il ne decouure ses malices, & il en
met vn plus malin, afin qu’il continuë ses méchancetez. Les
charges de la Cour passent pour cela d’vne main dans l’autre,
afin de ronger dauantage le public, se voyant applaudy par les
vlisses qu’il y commet. La Sur-intendance, la Chancellerie,
& l’Admirauté en sont des marques tres-certaines, & on peut
s’asseurer que ce mechant homme n’en tire vn decredité, quãd
bon luy semble, qu’à dessein d’en mettre vn autre qui aye
quelque bruit de reputation, afin qu’on ne se doute pas de luy.
De rechef, Senat, renouueles-vous mesme la maison du
Roy : seruez-vous d’vn moyen si aisé, & ne souffrez pas qu’vn
estranger soit la ruyne d’vn Estat : n’épargnez pas l’autheur des
desordres, & vous ménagerez cent mille vies : enfermez les
mauuais Vents du Ministre, & la bonnace sera dans la mer de
la France : N’attendez pas que Mazarin vous aye donné la
mort, pour luy faire son procez en suitte : Ne pechez pas contre
la raison, de patienter qu’il vous ait perdus, auant que de
songer à vous defendre : Ne luy donnez point vne condemnation
pour des pensées, mais pour des œuures : Ne le pvnissez
pas pour des negligences, mais des trahisons : ne le chassez
point à cause de ses occults desirs, ains de ses manifestes iniustices :
ne le taxez pas de ses pechez particuliers, par ce que
sa conscience en prend la peine, mais pour ses crimes generaux,
dautant qu’il fait pecher tout le monde : Bref, ne luy
faites rien pour des legeres coleres, des iustes acquets, ny
des actions genereuses, à cause qu’il est mal-heureusement
dépourueu de ces graces ; mais pour des assassins acheuez, des