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Mazarinade n° B_5_3

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE COVP D’ESTAT DV PARLEMENT DES PAIRS, OV LE PRINCE CONVAINQVANT le Mazarin par la raison, & par l’Histoire. I. Que le Parlement des Pairs a eu le pouuoir de transferer l’exercice de l’Authorité Souueraine, entre les mains de son Altesse Royalle. II. Qu’il a deub se resoudre à ce transport par les necessitez de l’Estat. III. Qu’il n’est point d’authorité qui puisse en casser l’Arrest, que par vne vsurpation aussi insolente, que Tyrannique. IIII. Que les nouueautez du gouuernement iustifiées par les nouuelles conionctures d’Estat, ne sont pas des coups de caprice. V. Que son Altesse Royalle en qualité de Lieutenant general absolu, peut faire la Paix generale, sans que la Cour ait aucun droict de s’y opposer, & que les Princes Estrangers ayent seulement vn pretexte pour n’y consentir point. , françaisRéférence RIM : M0_802. Cote locale : B_5_3.



Comme il peut arriuer des reuolutions d’Estat que
nos ancestres n’ont iamais veu ; aussi peut-on proceder
dans les Estats à de nouueaux establissements, quoy
qu’on n’en ayt point d’exemple. Les occasions sont les
maistresses des loix : il ne faut iamais regarder ce qu’on
a fait, mais ce qu’il faut faire : Vne chose bonne en vn
temps sera mauuaise en vn autre : Vouloir qu’on regle
tout à vn mesme compas, c’est extrauaguer : Les Loix
mesme fondamentalles qui doiuent estre les plus inébranlables
sont sujetes au temps ; & quoy que par la loy
fondamentalle la succession du Trône appartint à
Charles Duc de Lorraine sur la fin de la seconde race ;
la nouueauté du changement fut neantmoins estimée
tres legitime par le Parlement des Pairs, pour l’establissement
de Hugues Capet.
Il n’a iamais esté de plus estrange nouueauté, que la
Declaration de Charles V. donnée pour faire emanciper
les Roys pupilles à l’age de 14. ans : la prudence, le
sens commun, la iustice & toutes les loix du monde, y
sembloient du moins apparemment choquées, en veüe
de la connoissance qu’on auoit de l’ignorance d’vn enfant
pour le gouuernement d’vn Empire : Cette nouueauté
neantmoins trouua les suffrages de son aprobation
parmy les plus censez ; & ceux qui l’eussent condamnée
en autre temps, iugerent en cette occasion,
qu’elle estoit à propos, pour oster aux Regents, selon
les intentions de ce Sage, les moyens d’establir vne
puissance, pendant la longueur de leurs Tutelles, qui
fur à l’épreuue de celle des Majeurs.
Les nouueautez qui ne sont inspirées que par l’ambition,
sont des attentats manifestes à la bonté du gouuernement :
Celles qui sont conseillées par la prudence,