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Mazarinade n° C_6_29

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La Colombière, Marc de Vulson de [?] [1649], LE MOVCHARD, OV ESPION DE MAZARIN. , français, latinRéférence RIM : M0_2510. Cote locale : C_6_29.


dans peu de iours, que ie ne pense pas, que les vostres
soient capables de resister aux efforts qu’ils se preparent
de faire. Ie vay tous les iours au Palais, à l’Hostel de Ville,
& chez les Generaux pour m’instruire de tout ce qui s’y
passe, & qui s’y dit ; ie m’insinuë assez adroitement dans
les compagnies de ceux que ie cognois sçauoir & entendre
mieux les affaires ; ie contrefais le passionné contre
vous, pour leur tirer le ver du nez, & pour sçauoir tour :
bref ie n’oublie rien de tout ce qui est necessaire pour
vous tenir fidéllement aduerty de la verité de toutes choses :
Mais helas ! ie vous puis bien asseurer que ie ne trouue
personne qui ne vous maudisse, & qui n’entre en fureur
contre vous, lors qu’on songe à vostre barbare &
execrable ingratitude, (c’est ainsi que les plus sages en
parlent,) & ils sont tous resolus de mourir de mille morts
plustost que de relascher ny changer tant soit peu la resolution
qu’ils ont fait d’assouuir leur vengeance dans vostre
sang ; les plus pauures Bourgeois, aussi bien que les
plus riches, contribuent auec vn zele admirable & vne
affection extreme tout ce qu’on leur demande ; & ils sont
desia tellement accoustumez à la fatigue des armes, qu’il
y aura autant de peine à la leur faire quitter, comme ils en
ont eu à se resoudre à les prendre : pour ce qui est des
viures, ie vous asseure qu’ils n’en ont iamais manqué, &
que l’ordre qu’on y a estably, & la preuoyance des grands
& des petits a esté telle, qu’il est entré dans la ville vne si
grande quantité de blé & de farine, qu’on est asseuré
qu’il y en a desia plus qu’on n’en pourra manger en quatre mois
Iugez par là ce que vous pourrez faire, & s’il y a
de la sagesse à s’opiniastrer plus long temps contre de si
puissans ennemis. Ils vous accusent tout haut d’auoir ensorcelé
la Reyne, les Princes du sang, mais ils esperent