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Mazarinade n° C_4_38_06

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Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. SIXIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_06.



Es mains de l’ennemy de tes chers nourrissons,
En as-tu eu l’enuie ? Ha ! non ? Tu es Soissons ?
Ie sçay que ta candeur illustre nostre France ;
Que ton cœur te fait mal quand elle est en souffrance.
Que si il pleut sur elle, il desgoute sur toy ;
Que si elle patist, tu en as de l’esmoy.
Que si il te failloit d’vn fer ouurir ta veine,
Tu ne t’en soucierois ; pour l’oster hors de peine.
Que si elle vouloit habiter dans tes lieux,>
Tu y croyrois tenir la nourrice des Dieux ?
 
 
C’est donc icy Soissons, qu’il faut que tu te montre
Vn miracle d’amour, en destruisant ce Monstre.
Qui n’ayme que le sang, ne s’en pouuant souller,
Mais qui sçait comme il faut les Autels soüiller ?
Nous sçauons dés long temps que tu hays tous les traistres,
Les ayans veu chez toy quelques fois estre Maistres.
Tesmoin le Marquis d’Ancre en qui l’on se fioit ;
Mais seulement Paris prudent s’en meffioit ;
N’estoit-il pas venu du cœur de l’Italie,
Ainsi que cestuy-cy, pour abreger ta vie ?
Te fies-tu à ces dits, non plus qu’en ces escrits ?
Ne sçais-tu pas qu’il trompe en tout temps les esprits ?
Et que son naturel n’ayme aucune personne,
En seruant indiscret celuy qui plus luy donne ?
Ha ! que tu as bien fait d’ainsi te comporter,
Sans te laisser tout vif, à ce mal emporter ?
Tes Maire & Escheuins, pensant vendre ta Ville,
Ont vendu laschement l’honneur de leur famille.
Puis que s’estant monstrez en vers-toy si ingrats,
Que de quitter ton lieu pour y placer des rats.