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Mazarinade n° B_17_11

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Anonyme [1652], ADVIS SINCERE AVX BOVRGEOIS DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_543. Cote locale : B_17_11.



D’ou procede donc ce subit changement ? Qu’a fait ce Ministre
d’vn iour à l’autre, pour tomber dans le decri public ; Et
qui vous a peu auoir excité de vous armer cõtre l’authorité Royale ?
Qui est-ce qui vous persuada lors, que vous pouuiés vous
attroupper impunément sous des pretextes de liberté publique,
pour demander des soulagemens imaginaires ? Et qui est ce qui
vous a inspiré ce dernier abandonnement, dans lequel vous viuez
il y a quatre ans, d’entendre auec joye des diffamations publiques
de toutes les personnes les plus augustes ; & de voir les
places & les carrefours de vostre Ville remplies de canailles,
acheptées à prix d’argent, qui excitent des desordres & des
seditions ?
Vous n’en pouuez pas rejetter la cause sur les Princes. Vous
ne pouuez pas dire comme à present, que vostre liberté fust opprimée
par eux. Ils estoient lors trop vnis & attachez aux interests
du Roy. L’vn estoit prés de sa personne dans ses Conseils, &
l’autre estoit dans l’occasion d’vne memorable Bataille qu’il emporta
sur les Ennemis de l’Estat, & tous deux connoissans l’iniustice
qui estoit faite à ce Ministre, & l’integrité de son administration,
se porterent depuis à sa deffence, comme importante à
la conseruation de l’authotité Royale.
Il faut donc vous faire connoistre la cause & les Autheurs de
vos miseres, & en mesme temps vostre credulité & vostre lascheté,
qui s’est enfin formée en reuolte & rebellion ouuerte.
Ce n’est point l’interest de ce Ministre qui m’a mis la plume à
la main. Ie ne suis point attaché à sa fortune ; ie cours la vostre. Ie
n’ay aussi aucun engagement dans vostre reuolte, par la raison
de mon deuoir. C’est donc le seul interest de la verité & l’amour
de ma patrie, qui me font entreprendre de vous representer les
choses qui se sont passées. Plusieurs d’entre vous qui les sçauent,
rentreront en eux-mesmes par la honte qu’ils en auront. Les plus
innocens qui se sont laissés emporter par facilité, reconnoistront
l’iniustice de ceux qui les ont engagez ; & tous emsemble embrasseront
les remedes necessaires pour satisfaire le Roy & restablir
le repos & la tranquillité publique.
Il n’y a personne, pour si peu esclairée qu’elle soit dans les affaires,
qui ne sçache que la Reyne s’est trouuée aprés la mort du feu
Roy, engagée de soustenir vne pesante guerre contre vn ennemy
puissant. Que pour la soustenir auec le succez qui a paru, l’on a
esté contraint de se seruir de moyens extraordinaires. Que sa Majesté