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Mazarinade n° B_17_17

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Anonyme [1652], LES CONDITIONS DE L’ARREST RENDV SVR LE IVGEMENT d’entre l’Autheur DE LA VERITÉ TOVTE NVE, ET L’ADVOCAT GENERAL Partie Aduerse. , françaisRéférence RIM : M0_733. Cote locale : B_17_17.

Sans les nerfs, les parties nont aucunes forces. Tellement
que le Prince separé du Corps d’Estat, l’Estat n’a
plus ny bransle, ny forces ny loix pour subsister, non
plus que le Corps humain, si on luy oste la teste.
 
Cela est vay que les parties du Corps despendent tellement
du Chef, que sans luy, elles n’ont plus de mouuements
ny de sens : Mais aussi est-il vray que le Chef despend
encore plus des parties nobles du Corps, puis qu’elles
ont en celles le principe de vie, & qu’elles mesmes
distribuẽt au cerueau les esprits vitaux par les arteres &
le sãg necessaire pour en former les esprits animaux, cõme
aussi vn autre plus grossier pour en former les nerfs.
Bien plus l’œconomis necessaire pour la conseruation
du viuant est bien autrement reconnuë aux parties interieures,
qu’au chef.
La iuste distribution de l’aliment par les venes est telle,
qu’elle semble plus prouenir d’vne diuinité cachée,
que par aucune partie corporelle ou ame mortelle.
Orencore qu’il y ait du rapport du corps humain à celuy
d’vne Republique, neantmoins la difference est telle,
qu’au corps d’vne Republique, plusieurs parties sont
le cœur, le foye & le ventricule pour l’œconomie d’vn
Corps de telle nature, affin de distribuer par Iustice à
chacune partie de la Republique, la part & portion, autant
que la raison & les loix communes le requierent.
Comme on voit aussi que plusieurs Princes seruent au
Gouuernement comme Chefs d’Estat dont le Roy est
le Souuerain.
Mais comment donc le Roy sera-il estably de Dieu &
despendant de luy seul, si comme le chef despend des