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Mazarinade n° B_5_35

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Anonyme [1652], LES PROPOSITIONS DE MESSIEVRS LES PRINCES, FAITES A MESSIEVRS DV PARLEMENT, POVR LE SOVLAGEMENT du peuple. , françaisRéférence RIM : M0_2915. Cote locale : B_5_35.


Princes. Ne songez plus à ces desordres passez, de peur que
l’obiet de tant de maux qui ne cesserent iamais d’augmenter
vos souffrances, ne vous excite à ietter plus de larmes, & à continuer
le violent excez de vos peines.
 
France vous ne serez plus gouuernée à la Mazarine, vostre
Paix ne sera point Sicilienne, & par consequent subjette à mille
changemens insupportables.
Peuples vous rendrez des graces immortelles à ce bon Parlement,
Auguste & inuincible protecteur de la Couronne, qui
faisant renaistre ces trois Princes, & redonnant à l’Estat cette
lumiere Eclypsée pour vn temps, vous redonne aussi tost, &
l’honneur qu’on taschoit de vous oster, & les biens que la tyrannie
d’vn mauuais Ministre vous rauissoit, & la vie que vous
eussiez perduë, si la fuitte de l’vn n’eust effectué la presence de
l’autre, presence si considerable, & auantageuse, que vous
n’eussiez peu promettre à vos Nepueux que du mal-heur, &
de la fatalité. Si d’vn Havre & non pas de Grace, mais de misere,
ils ne fussent retournez à celuy de bon-heur, & de prosperité.
Compagnies puis qu’au moins vous ne pouuez reparer les
pertes & les degats que les cruautez d’vn monstre Sicilien a
causés sur vos terres, preparez-vous à la Reception d’vne belle
nouueauté, qui sera doresnauant le seul eclat & l’vnique gloire
de la France renaissante.
Iouyssez donc, iouyssez, ô trois fois heureux Princes de la liberté,
que nous auons tant de fois demandé au Ciel par vne
suitte de prieres que la faueur & la bonté d’vn Monarque tres-puissant
vous a signifiée, que la Iustice d’vn Parlement n’a cessé
de souhaitter comme vne renaissance d’vn Sang Royal, qui
ne pouuoit pas dauantage estre enfermé dans vne prison sans
donner des marques de sa force, & de son courage, viuerons ;
concourez à la commune inclination d’vne paix aduantageuse
à l’Estat & nous en iouyrons, & nous immortaliserons à iamais
cette belle iustice qui nous affranchira des mains d’vn tyran,
pour mettre la France dans vn bon estat d’vnion, de concorde,
& de prosperité.

FIN.