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Mazarinade n° C_11_30

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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.



Henry Prince de Condé premier du nom son sils aisné, rëcueillit
apres sa mort le debris de sa fortune, & apres auoir veu deux
fois son pere prisonnier, & sa mort auancée par la fureur des armes
ciuilles ou ses oncles le Roy de Nauarre & le Comte d’Anguien
auoient succombé tous deux seruant le Roy il fut contraint
pour euiter les conspirations des ennemis de sa maison de se retirer
auec les Religionnaires, & suiure la fortune de son cousin
Henry de Nauarre depuis nostre roy tres clement & pere de son
peuple, c’est le seul crime qu’on puisse imputer à ce grand Prince
à qui les calamitez publiques & particulieres dont sa vie fut trauersée,
ses perils, ses voyages & negociations auec diuers peuples,
auoient acquis autant de prudence que la naissance luy inspiroit
de courage, il n’auoit pas vingt ans quand il rachepta sa vie par sa
captiuité, & depuis par vn exil volontaire pour ne pas manquer à
la creance qu’il professoit, ayant par son credit amassé vne grande
armée d’Allemans, & mena le Prince Palatin, Iean Cazimir, il
quitta pour le bien de l’Estat, tout l’aduantage qu’il pouuoit prendre
pour son party, par le moyen d’vne paix qu’il consentit en laquelle
il fut trompé de tout ce qu’on luy auoit promis, qui estoit le
gouuernement de Picardie & celuy de Peronne, le desespoir ne
luy fit pas tant prendre les armes auec Henry le Grand, que les
commandemens secrets du Roy Henry III. qui sentant trop tard
le trait qui le blessoit, reconnut la fidelité de son sang & des veritables
appuys de la maison sacrée que ce Monarque malheureux
faillit à voir esteindre en sa personne par les attentats des fameux
autheurs des Baricades, dont les nourriçõs & les enfans declament
auiourd’huy si licentieusement contre des Princes dont la race a
genereusement resisté a tous leurs efforts, & demeurera enfin auec
la grace de Dieu victorieuse des tyrannies qu’elle souffre de ceux
qui peuuent estre ses Subjets. La Bataille de Courtray fut la derniere
actiõ où il sigala sa generosité dõnãt la vie au braue S. Luc son
ennemy capital qu’il arresta prisonnier apres que l’autre l’eut porté
par terre d’vn coup de lance au costé, dont la blessure & l’effort
qu’il fit à se desgager dessous son cheual tué sous luy l’obligerent
à se retirer iusqu’à sa mort qui causa beaucoup de regret à tous
ceux qui cognoissoient ces rares qualitez, & ressentoit cette gracieuse
affabilité, cette obligeante courtoisie & cette fermeté pour
ses amis, qui semble estre vn appanage de la Maison de Condé