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Mazarinade n° C_11_30

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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.


sur tous Henry IV, encore pour lors Roy de Nauarre s’estima priué
de son plus confident amy d’vn appuy immanquable, & de son
bras droit comme il l’appelloit dont il se fut seruy merueilleusement
pour auancer le restablissement de la France chancelante, le
Genealogiste insolent cherche en cette mort la matiere de son
plus pernicieux venin comme les Sorciers employent les despoüilles
& les ossements des inocens pour en perdre d’autres, il pretend
d’vn seul coup etoufer toute la race & par les atteintes qu’il donne
aussi grossierement qu’impudemment à la reputation d’vne
Princesse perir tous ses decendans & vne posterité qui fait trop
d’honneur au nom de Bourbon pour estre desaduoüée, mais sa
propre contradiction conuaincq sa malice, le scelerat louë vne
Dame vertueuse d’auoir trempé dans la mort de son mary, il l’appelle
Iudith, luy imputant la plus noire trahison dont on pourroit
tacher sa memoire, comme si tous les crimes deuenoient des actiõs
heroiques dans l’esprit des insensez qui voudroient opprimer la
Maison de Condé ce seroit vn rare bon heur à cette Princesse
si elle auoit esté lunique des belles de son temps, de sa condition
exceptée ces fureurs ordinaires de l’enuie & de la medisance
qui naist ordinaïrement du desespoir de ces lasches amans
qui ne pouuant esperer ce qu’ils n’oseroient demander, imputent à
des Deesses des vices qu’ils n’ont pû leur persuader. Ces abominables
impostures, n’ont pas mesme espargné nos Souuerains & le
lict sacré des Monarques, & par leur enormité incroyable iustifient
parmy les personnes raisonnables, cet honneur qui s’est conserué
si pur dans la maison Royale depuis S. Louys le faiseur de libelles
ne se contente pas d’inuenter vn paricide, il y adjouste la fable ridicule
d’vne supposition de part, & rend vne mere plagiere de son
fils les iours de la mort du pere & de la naissance de Monsieur le
Prince dernier mort sont assez remarquables en nostre Histoire
pour donner lieu à vne erreur si absurde qui n’en peut pas mesme
auoir aux naissãces des perõnes de la plus basse lie du peuple, nos
iours qui sont comptez deuant Dieu le sont aussi deuant les hommes
par le benefice d’vne sage institution de police qui tient registre
des natiuitez & des mortuaires, & les Princes qui paroissent
sur la terre comme les astres dans les Cieux, ne s’eclipsent pas sans
qu’on y prenne garde, & si ce sont des Commettes comme ce calomniateur
appelle les nostres, ils sont si beaux que leur naissance