[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_11_30

Image de la page

Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.


qui n’auoit autre obiet que la gloire de cet estat & la dignité du
nom François, qu’il a puissamment establies parmy les Estrangers
par ses victoires en vne saison que la foiblesse du gouuernement
perdoit le credit, si elle est digne de punition, pourquoy tant de
braues gens seruent ils le Roy, ils ne doiuent plus esperer que des
prisons, des exils & des supplices pour recompense, puis que gagner
des batailles est vn suiet suffisant pour soupconner leur fidelité, enfin
cette enuie de regner n’est elle pas manifeste dans le desgout
que le peuples de Paris ont conceu de sa conduite quand il a pris
toutes les volontez de la Reyne pour des loix quand il s’est tenu
desarmé dans le temps que par des trahisons secretes on machinoit
ou sa mort ou sa detention en vne ville & vne Cour si pleine de
cabales, où enfin seize hommes l’ont arresté par l’ordre de celuy
qu’il a deliuré du supplice, il est traitté comme vn condamné fans
qu’il subisse vn iugement auquel il s’expose d’autant plus franchement
que ce seroit le couronnement de sa gloire & la confusion de
ses calomniateurs. Il n’est point besoin d’aute iustification de ses
actions que nostre Histoire, ses crimes sont sa vertu, & cette illustre
puissance que ses merites luy donnoient autant que sa naissance ;
vne prison de six mois la humiliée, par ce qu’il recoit de la
main de Dieu cette espreuue de sa constance & patience heroique
mais ce qui le touche sensiblement c’est cette iniuste proscription
de ses amis, c’est l’exil de sa sœur qu’on contraint à se refugier chez
les Estrangers, cete inhumanite dont on a vsé enuers Madame sa
Mere pour l’empescher de demander iustice, c’est la poursuite violente
qu’on a fait contre Madame sa femme, laquelle apres luy
auoir desnié la consolation de demeurer pres luy au Bois de Vincennes,
ce que Concini ne refusa pas à sa belle mere plus soigneux
qu’on est à present de ne pas laisser perdre la race Royalle, on a
voulu arracher ce cher & vnique gage de leur amour mort où vif par
des gens de guerre qui l’ont enfin par vne singuliere assistance du
Ciel & l’aide de ces genereux amis obligée à se retirer en vne des
plus grandes villes du Royaume ou les acclamations auec lesquelles
les plus zelez à la liberté des peuples l’ont reçeuë, font connoistre
que le charme se dissipe visiblement, & que les pauures Peuples
abusez par ses ennemis dessillent enfin les yeux & reconnoissent
que ce Frondeur a la mode, ce persecuteur de Monsieur le Prince