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Mazarinade n° B_12_51

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Anonyme [1652], LES TRAHISONS DESCOVVERTES DE MAZARIN DANS LE CONSEIL de la Reine, pour empescher la Conference de Messieurs les Deputez. , françaisRéférence RIM : M0_3793. Cote locale : B_12_51.


mesme Mazarin) s’immaginant que pourueu que la France
sçeut que le Cardinal conduisoit vne armée leuée à ses propres
despens, elle souffriroit que cet impudent rauageast toutes nos
Prouinces, sous ce pretexte qu’il prenoit pour se restablir. Mais
Dieu qui ne permet point que le traistre regne long-temps par sa
perfidie, à fait descouurir par la mesme bouche, qui venoit de
l’excuser la verité de cette intrigue, faisant dire au Roy par sa
Lettre du 22. de Feurier, sur le sujet de l’Entrée de Monsieur de
Nemours, lors qu’il a voulu chercher vn moyen de faire condamner
la conduite de ce Duc, parce qu’il conduit des mesmes
Trouppes pour chasser le Cardinal, que le C. en auoit mené pour
se restablir, qu’il y auoit bien de la difference des vnes aux autres,
parce que celles du Mazarin, estoient des Trouppes (qui estoient
despuis long-temps à sa solde) donc le Cardinal ne vient point
de les leuer à ses despens ; & ainsi se confondant luy mesme, nous
fait voir par cette manifeste contradiction, que tant qu’il sera en
France, l’on ne peut se fier, à quoy que le Roy nous puisse promettre,
puis qu’il nous fait voir en pensant nous trahir, qu’il faut
qu’il s’aueugle dans les choses les plus importãtes parce qu’il n’a
que de mauuais desseins ; il auoit creu que cette inuentiõ de venir
au secours du Roy, auec des troupes mises sur pied à ses despẽs iustifieroient
son retour, presentemẽt croyãt n’auoir plus besoin de
iustification : mais qu’il faut trouuer vn moyen pour faire cõdamner
l’Entrée de Monsieur de Nemours, auec de mesmes Troupes
que les siennes, il n’a point de honte de se dementir en faisant
dire au Roi, qu’il y a long-temps qu’elles sont à la solde de sa Majesté,
quoi que contre ce que nous en sçauons, il eut desia escrit
au Roi, à la Reine, à Son Altesse Royalle, au Parlement de Paris,
& au Preuost des Marchands, qu’il conduisoit des Trouppes
leuées à ses despens, le faisant mesme dire au Roi, dans l’Arrest
du Conseil donné en sa faueur, & presentement par vne lascheté
horrible il s’en dédit, croyant rendre Monsieur de Nemours
odieux au Parlement & au Peuple. C’est pour quoi le Roi l’ayant
pris en sa sauue-garde pour vn suiet qui se trouue faux, l’Arrest
demeure nul, & le Cardinal bien condamné & proscript.
 
Il est certain que le Roi dit dans sa Lettre que la moindre partie
des Trouppes, que le Cardinal a conduit, ont esté leuées depuis
peu dans la Frontiere par ses ordres, ne se souuenant plus du