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Mazarinade n° E_1_28

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Anonyme [1650 [?]], LETTRE D’AVIS A MONSEIGNEVR LE DVC DE BEAVFORT. , françaisRéférence RIM : M0_1838. Cote locale : E_1_28.


temps que l’ordre du rapel de Monsieur le Comte
d’Alais paroistroit dans la Province tout se revolteroit
contre luy, & qu’estant abandonné des siens, il seroit
à la discretion du Parlement. Mais l’évenement a fait
voir combien il s’est mespris. La ville d Arles depuis
cét ordre s’est fortifiée dans la neutralité, & des trois
partis qu’il y a, celuy du Parlement est le plus foible.
On demeure d’acord que Marseille n’est dans ce party
que par la tyranie du Lieutenant Valbelle, que les
personnes de condition, & les deux tiers du peuple
ont en horreur sa domination, que si Monsieur le
Comte d’Alais eust voulu vser de son pouvoir, & s’il
n’eust craint de donner de l’ombrage à la Cour, il
l’eust reduite dans son devoir aussi-tost qu’elle se fust
revoltée, & qu’elle n’attend qu’vne occasion pour y
revenir. Toute la Noblesse a tesmoigné vne telle indignation
de la façon dont on a vsé pour obtenir cét
ordre, qu’elle est toute preste de prẽdre les armes pour
éviter les oppressions du Parlemẽt. La plus part des Ecclesiastiques
se sont ioints à cét interest, & ont deputé
vers le Roy, & non seulement les villes qui estoient
de ce party, & qui ont seruy le Roy sous les ordres de
Monsieur le Comte d’Alais, sont resoluës de perir
avant que de souffrir cette iniustice d’estre privées de
son appuy : mais encore quelques vnes des indifferentes
se declarent pour cette cause : & par l’affluence des
personnes de condition qui ont accouru à Toulon depuis
que ces ordres y sont arriuez, on peut iuger de la
foiblesse du Parlement, & que Dieu se declare pour la
verité & pour l’innocence de ce Gouverneur iniustement