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Mazarinade n° C_4_43

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Anonyme [1649], LETTRE SVRPRISE ESCRITE A IVLES MAZARIN, PAR SES NIEPCES. BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2255. Cote locale : C_4_43.



Maigres Conducteurs de Broüettes,
Et chetifs crieurs d’allumettes,
Poizon aux Rats, mort aux Souris,
Se promenans dedans Paris,
Faire mille rodemontades,
En dechargent leurs Mousquetades,
Que l’on void à chacque quartier,
Gros Boulanger, fin Paticier,
Auec la Picque, ou Hallebarde,
Monter brusquement à la Garde,
Portant iuste au corps argenté,
Et Coutelas à son costé :
L’autre dit, que chacque Prouince,
Ne souffrira plus qu’on la pince,
Comme on a fait depuis long-temps,
Que tout le monde est mal-contens,
Et qu’on a d’estrange maniere,
Fait la guerre à la gibeciere,
Qu’à present on n’espere plus,
Qu’elle puisse faire aucun flus,
Que sa force est trop affoiblie,
Qu’elle n’a plus qu’vn point de vie,
Qu’à fin de n’en plus rien tirer,
Il ne faut que la deschirer.
Chaque Ville faisant la fine,
Ne dit mot, & fait bonne mine,
Attendant qu’vn coup de signal,
Face iouer tout l’Arcenal :
Qu’on attend le tour de la dance,
Qu’on ne dit pas tout ce qu’on pense,
Et que l’on en veut à quelqu’vn,
Qui se veut tirer du commun :
Que l’on a chassé Particelle,
Auecques la noble Sequelle,
De tant d’illustres Partisans,
Dont on void le meuble à l’encan
Pour nous entendans tant de choses,
Voyant tant de Metamorphoses :
Nous apprehendons qu’à la fin,
On n’y surprenne le plus fin.
Si nous auons bonne memoire,
Nous auons leu dans quelque histoire,
Que bien souuent les plus hardis,
Dans le danger ont esté pris,
Et que quand moins on se defie,
C’est lors qu’il faut perdre la vie.
Laissez-là ce Peuple mutin,
Venez dans le pays Latin,