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Mazarinade n° C_3_99

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Anonyme [1649], LOVANGE DE FEV MONSIEVR LE MARQVIS DE CLANLEV, TVÉ A CHARANTON, EN COMBATTANT POVR LE SERVICE DV ROY, ET DV PARLEMENT. Dulce, & decorum est pro patria mori. , français, latinRéférence RIM : M0_2325. Cote locale : C_3_99.


au grand Henry IV. qu’il fut fait Mareschal de Camp de
ses armées. Le fils n’auoit pas degeneré. Ses belles qualitez
luy donnerent part aux bonnes graces de son A. R. au
seruice de laquelle il s’estoit tellement attaché, qu’il auoit
tousiours suiuy sa fortune dans les affaires les plus épineuses,
& dans les conionctures les plus difficiles. Ce fut à sa consideration
qu’il prit employ à Mastric contre les Hollandois,
où il commanda vn regiment de Caualerie, & vn d’Infanterie.
Il accompagna à son retour en France son maistre
qu’il auoit suiui à sa sortie, mais l’empire que l’Abbé de la
Riuiere s’estoit acquis sur l’esprit de S. A. R. luy fut insupportable,
comme les gens de bien ne s’accordent iamais
auec les perfides, il se retira d’auprés de ce cher Maistre, &
sa vaillance ne pouuant deuenir oysiue, il prit vn regiment
d’infanterie, qu’il commanda pour le seruice du Roy, tant
au siege de la Mote, qu’en Flandres, & en Italie, où il donna
tousiours des preuues de sa conduite, & de son courage.
Comme il auoit tousiours marché sur les pas de son pere, il
paruint aussi aux mesmes honneurs, & fut fait Mareschal
de Camp des armées du Roy, il merita en suite d’estre choisi
pour Gouuerneur de Mardic, place dont tout le monde
sçait l’importance : mais la malice, & la trahison du Cardinal
Mazarin furent cause qu’il y fit plustost voir les effets de
son malheur, que de sa vertu. Car ce Ministre si mal intentionné
pour le bien de la France, laissa manquer cette place
de tout ce qui estoit necessaire pour la garder. De sorte
que Monsieur de Clanleu ayant obtenu congé pour venir
representer à la Cour l’extremité ou elle estoit reduite, elle
fut aisément liurée aux ennemis par l’intelligence d’vn
Caporal nommé la Pierre, qui auoit esté la qua y dudit Cardinal,
& qui rendit par cette trahison vn fidele seruice à son
maistre, qui n’en recompense que ceux de cette nature.
Comme la fortune en veut ordinairement aux Braues, parce
qu’ils ne veulent pas releuer de son empire, ny deuoir
leur gloire qu’à leur propre merite : cette malicieuse Deesse
ioüa encore vn mauuais tour au malheureux, & braue
Clanleu : car ayant esté fait encore gouuerueur de Dixmude,