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Mazarinade n° C_4_31

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Anonyme [1649], FICTION, L’HEVREVX succez du voyage que le Cardinal Mazarin a fait en Enfer ces iours derniers. Où l’Autheur l’a accompagné. , françaisRéférence RIM : M0_1384. Cote locale : C_4_31.



Les ennemis de Dieu regnent dans vn Royaume
Ou tous les fleuues sont & delaict de baume,
Tu le verras bien tost, ie m’en vais t’y mener,
Nous nous pourrons tantost doucement promener,
Nous y serons receu vn peu mieux que les autres
Tous mes parens y sont, n’y en a-il point d’autres ?
Cela nempesche pas qu’il n’y en puisse auoir,
Mais tous les miens y ont le principal pouuoir,
Vois-tu cette noirceur, ces espaisses tenebres
Tous ces mauuais oiseaux, qui font ces cris funebres,
Ils ne ressemblent pas à ceux là de tantost,
Nous voila prest d’entrer, metõts nous comme il faut,
C’estoit deuers le soir qui me disoit ces choses,
Et les heures du iour alloit demeurer closes,
Quand vn grand bruit confus tout par tout espandu,
Fut de nous aussi-tost clairement estendu,
Ne sçachant que c’estoit (ayant l’esprit en doute)
Nous n’apperceusmes rien, car nous ne voyons goutte
Mais bien-tost par apres j’apperceus deux Vallets,
Qui venoient brauement, & dançoient des ballets,
En suitte j’apperçeus vne grande lumiere
Qui nous vint promptement donner dans la visiere,
Monsieur le Cardinal qui ne se sentoit pas
S’aduançoit grauement demarchoit pas à pas,
Ensuitte j’apperçeus des soldats à la fille
Qui faisoient bien tous neuf cens, ou prés d’vn mille,
Deuant eux on voyoit venir vn grand vieillard
Que Lucifer auoit enuoyé de sa part,