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Mazarinade n° B_14_6

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Anonyme [1652], PARIS EN DVEIL, REFLECHISSANT SVR SON Estat present, les perils ausquels elle a esté exposée, & les pertes qu’elle a faites la semaine derniere, & les dangers qui la menassent encor à l’aduenir. Foris interficit gladius & domi mors similis est. , français, latinRéférence RIM : M0_2693. Cote locale : B_14_6.


tant de disgraces sur ma Ville, suspend ainsi les
effets des Puissances qui m’etoient le plus fauorables,
& d’où vient que le Soleil en me cachant
só visage, eut plus de noirceur pour moy seule, dãs
sa derniere éclipse, que pour tout le reste de l’Europe.
N’est ce pas pour monstrer que plus de
malheurs me regardent, & que ie les ay merités
par les crimes de qu’elques vns des miens, qui se
sont plus dans l’oppression des Inocens.
 
C’est ce qui me persuade auiourd’huy, que
comme Troye, & les autres plus belles Villes du
monde, ont esté ruinées au point de leur plus
grande perfection, peut-estre mon heure fatale
aproche, & que ie dois satisfaire par ma cheute
ou mon changement, ceux a qui ie feis quelque
outrage au temps de mes prosperitez. Qu’on ne
m’appelle donc plus Paris, puis que ce nom qui
porte aux oreilles ie ne sçay quoy d’aggreable &
de delicieux, à peu de rapport auec ma fortune
presente : mais Lutesse, c’est à dire l’Esclaue &
labjecte, comme la boüe qu’on foule aux pieds,
& qu’on ne me regarde plus desormais pour flater
ses yeux de l’aspect de ce que i’ay d’illustre &
de beau dans la superficie : mais qu’on s’arreste
à considerer ce que i’ay de miserable & de defectueux
dans le centre, où l’on ne verra que des
playes & des vlceres.
Toutefois quelque espoir me reste parmy de si