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Mazarinade n° E_1_38

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Anonyme [1649], RELATION FIDELE DE CE QVI S’EST PASSÉ DE PLVS remarquable au Parlement. Depuis le 10. Feburier 1649. iusques au premier de Mars ensuiuant. , françaisRéférence RIM : M0_3170. Cote locale : E_1_38.


Roy mon Maistre se sous mettra à leur jugement. Que s’ils n’en
veulent estre les Iuges, il laisse à leur choix de deputer de leur
Corps en tel lieu qu’ils voudront eslire, mesme à Paris si bon leur
semble, où le Roy mon Maistre enuoira ses Députez pour y traiter
& conclure vne bonne & raisonnable Paix, qui donne le repos &
la tranquillité perdurable aux deux Couronnes, auquel traité sera
aussi compris le Duc de Lorraine qui n’a pas voulu s’accommoder
auec ledit Cardinal, pour contribuer à l’opression dudit Parlement
& de la Ville de Paris, mais est demeuré joint au party d’Espagne.
Cependant ie declare qu’il y a desia dix huict à vingt mil hommes
qui s’assemblent sur la frontiere, donnant parole qu’ils n’entreprendront
rien sur les terres du Roy tres-Chrestien, ny sur les places
qui sont sur lesdites frontieres. Ce qu’on auroit peu faire dans
le mauuais estat auquel elles se trouuent, ne restant que deux cens
hommes dans Perronne, autant dans S. Quentin, & beaucoup
moins dans le Castelet, & les autres à proportion. I’offre aussi de
la part du Roy mon Maistre toutes lesdites trouppes au Parlement
pour sa conseruation s’il en a besoin, auquel cas le Parlement en
vsera en la maniere qu’il iugera le plus à propos, soit en les faisant
conduire par des Officiers François qui seront à sa dependance, soit
en prenant toutes les autres precautions qui pourroient oster toute
crainte que lesdites trouppes peussent agir autrement, que pour
le seruice & selon les bonnes intentions du Parlement : Et au cas
que ledit Parlement n’eust besoin desdites trouppes pour se deffendre,
ie donne parole au nom du Roy mon Maistre, qu’elles demeureront
sur les frontieres sant rien entreprendre pendant que ladite
Paix se traitera. I’ay prié la Compagnie de deliberer sur ma proposition
& mes offres, & me rendre response pour la faire à mon Maistre.
Signé, DOM IOSEPH DE MESSIAV ARNOLFINI.
 
Messieurs les Deputez ont ordre de porter à la Reyne la coppie de
la lettre de l’Archiduc Leopold & de la creance de l’Enuoyé auec
vn extraict du registre, & luy dire que par respect le Parlement n’a
pas voulu entrer en deliberation sur l’vn & sur l’autre, sans auoir
sçeu ce qui est de sa volonté, sont chargez de la supplier de faire
cesser tant d’actes d’hostilité qui se commettent tous les iours contre
les subiets du Roy, faire retirer les troupes a vingt lieuës de Paris,
afin que les passages estans ouuerts, les viures y arriuent en
abondance pour la subsistance de la Ville capitale du Royaume.