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Mazarinade n° B_9_13

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Anonyme [1649 [?]], REQVESTE DV DVC DE VANDOSME AV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3496. Cote locale : B_9_13.


Roy & sortez d’icy, il ne tiendra qu’à vous i’en suis bien assenree :
i’ay veu la Reyne Mere sur cela Lhostelnau & Lamont s’approchoient
& luy disoient, Madame vous scauez bien, & elle leur respondoit
ie ne parle pas bas, ie ne luy dis rien. Toutes les choses
iointes au peu de force & de iugement que la longueur de ma maladie
& tous les tourmens me donnoient me firent entrer en consert
auec eux sur le point de contenter le Roy : surquoy Lamont ayant
tiré de sa poche vn double de ce que i’auois escrit en sa chambre,
commenca a le lire : bref apres vne conferance de cinq heures ie dis
que m’asseurant de ma liberté ie ferois tout ce que ie pourrois faire
pour donner au Roy satisfaction : lors estant trop tard nous nous
separasmes remettant au lendemain, lequel venu Madame d’Elbeuf
& Monsieur de Bellegarde me dirent que le Roy vouloit que ma declaration
fut escrite & signée de ma main & des seings de Madame
d’Elbeuf, de Messieurs de Bellegarde, de Lamont & de Lhostelnau :
Sur cela ie demandé, Et de ma liberté ? personnes ne respond :
lors ie cogneus que l’on me trompoit & rompis tout à fait, iette le
papier que i’auois escrit dans le feu & dis adieu à la compagnie, d’isant
à Madame d’Elbeuf ce que la iuste colere d’vn frere trahy par
sa propre sœur, l’obligeoit pour toute response : Lamont prit la parole
& dit, le Roy n’a point affaire de vostre declaration, le discours
auquel vous estes entré en cette compagnie est assez fort pour
vous faire faire vostre procez sur nos depositions : Ie me mocqué
de sa deposition & de celle de Lhostelnau : Surquoy il dist, Madame
d’Elbeuf & Monsieur de Bellegarde deposeront aussi, & elle respondit
qu’oüy, & pareillement Monsieur de Bellegarde. Cela ne
me fit point changer ma resolution, & mesme Monsieur de Bellegarde
me redemandant la lettre que le Roy m’auoit escrite ie luy
rendis & luy dis que ie monstrois bien en luy rendant que ie ne
craignois rien. Nous estans ainsi separez Lamont me chanta
pouille, & Lhostelnau en se tirant la barbe dit, ie voy bien que
cette affaire sera tragique : la fiévre m’ayant pris ie me mis au lict.
Sur les deux heures apres minuit i’oüis ouurir mes rideaux & vis aux
deux coins de mon lict deux soldats tenant vn chacun vn poignard
nud à la main, l’vn s’appelle de Gardes qui est de Crecy, Enspesade
de la Collonnelle des Gardes ; l’autre s’appelle de Ferand, de la
Compagnie de Valence, & lors ils me dirent qu’ils estoient bien
marris de me dire qu’ils auoient charge & commandement de me