Mazarinade n° B_19_56
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Anonyme [1652], RESPONCE CHRESTIENNE ET POLITIQVE Aux Opinions Erronées du Temps. SANCTA BRIGIDA. Quando sedebit puer in sede Lilij, tunc dissipabit omne malum intuitu suo. , français, latinRéférence RIM : M0_3389. Cote locale : B_19_56.
suiuent plustost l’exemple que la raison, ne s’y iettent, & qu’apres
les reuoltes & seditions, ne s’ensuiuent, comme il arriue
ordinairement, qui sont la ruine des Estats. C’est pourquoy
le Pape Innocent dit qu’ils doiuent plustost passer vne
chose contre leur sentiment que de resister ouuertement à la
volonté du Prince, de peur que sa Majesté ne semble mesprisée,
ce qui attire tous les malheurs, d’autant qu’il n’y a rien
si dangereux ny si funeste en vn Estat, quand les Sujects s’accoustument
à la desobeyssance, non seulement auec impunité,
mais aussi auec succez, il est permis faire vn petit mal, pour en
éuiter vn plus grand, les femmes publiques se tollerent, pour
empescher vn plus grand peché, & Loth exposa ses filles à
ceux qui vouloient violer ses hostes ayans rompu les portes de
sa maison pour cet effect.
Nemo
nisi
solus
D[1 lettre ill.]us
Iudex
potest
esse
Principis.
vlebria
ingenia
exemples
magis
quam
ratione
capiuntur.
S. Iean
[1 mot ill.]
Permatitur
fieri
malæ
mefiant
peiora.
Que l’on n’est pas obligé d’obeyr au Roy, s’il ne
commande iustement.
RESPONCE.
IL est vray que si le Roy commandoit de rejetter la Messe,
de quitter les Sacremens, de paillarder & de violer les filles,
qu’en ce cas on ne luy doit point obeïr, d’autant que c’est
contre le droict diuin, mais touchant les Loix Ciuiles, il
faut obeïr à testes baissées & à yeux fermés, puisque Dieu
nous commande d’obeïr aux puissances superieures, non
seulement aux bons Princes, mais aussi aux mauuais, suiuant
ce que dit Sainct Pierre, soyez sujets en toute crainte à vos
superieurs, non seulement aux bons & équitables, mais
aussi aux fascheux & discolles, car c’est, dit il, chose bien
agreable à Dieu si quelqu’vn pour l’amour de luy endure
fascherie, estant iniustement affligé, ioint que seroit [1 mot ill.]
tous les iours l’obeïssance en compromis, ce seroit donner
licence aux sujects d’examiner les Loix du Prince, de controller
les Edicts & Ordonnances, & censurer ses commandemens ;
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