[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_5_56

Image de la page

Anonyme [1652], HISTOIRE DE MAGDELAINE BAVENT, Religieuse du Monastere de Saint Loüis de Louviers. Avec sa Confession generale & testamentaire, où elle declare les abominations, impietez, & sacrileges qu’elle a pratiqué & veu pratiquer, tant dans ledit Monastere, qu’au Sabat, & les personnes qu’elle y a remarquées. Ensemble l’Arrest donné contre Mathurin Picard, Thomas Boullé & ladite Bavent, tous conuaincus du crime de magie. DEDIÉE A MADAME LA DVCHESSE d’Orleans. , françaisRéférence RIM : M0_1640. Cote locale : B_5_56.


pouvoir sur toy, je t’asseure que nous t’étranglerons. Respons. Ie
le veux bien. Magdelaine.
 
Magdelaine
Bavent
mesle la
respõse
du Diable
avec
ses cedules.
O. O.
Ces deux marques faites à la fin de cette cedule, sont deux Hosties,
que le Demon appele charmes, & qu’il dit m’avoir ostées : &
dans la derniere sont écrites ces deux lettres M. P. Quant à la
troisiéme cedule, elle est écrite en ces mots épouvantables :
Ie me donne à toy de tout mon cœur, mon corps & mon ame ; &
t’adorant comme mon Dieu à present, renonce à tous les renoncemens
que l’on me fait faire contre toy, & à touts ceux qui t’appartiennent.
Tu m’appartiens tant que j’auray cette promesse signée
de ton sang, que je te tire de ton cœur, par la puissance que m’en
donne celuy qui me fait te tourmenter, & me donne à tous momens
de nouvelles forces. Ie ne peux rendre cette promesse qu’apres sa
mort, ayant tout pouvoir sur ton ame ; & t’empescheray d’aimer
d’autre Maistre que moy tant que j’auray cette promesse, selon qu’il
m’est ordonné. 1638. S. Magdelaine.
Mon nom qui est au bas de cette cedule est écrit en lettres de
sang : Ie ne mets point les termes de la premiere, parce que je ne
m’en souviens pas, & mon Confesseur ne l’a point veuë. Que si
on est curieux de sçavoir que devenoient ces cedules, apres les
avoir écrites, Picard les emportoit, & c’est luy qui les a toutes
baillées au Demon avec la copie de ma Profession, qu’il m’avoit
long temps avant cecy demandée : & jamais le Demon n’a emporté
de luy mesme qu’vne lettre dans ma Cellule, de laquelle je
parleray bien tost. Le meilleur pour moy est, que toutes ces pieces
sont renduës : & quoy que les Religieuses puissent dire, ce
n’est pas mon opinion qu’il en ait d’autres : & de ma part je renonce
de toute la plenitude de ma puissance à luy & à ses suposts,
pour me donner, voüer, & consacrer toute uniquement, parfaitement,
invariablement à Iesus-Christ, & par luy à Dieu son Pere.
CHAPITRE XI.
I’Ay parlé de tous mes papiers de cedules ensemble dans le
chapitre precedent, quoy qu’ils ayẽt esté faits en divers temps,
lesquels je ne puis marquer : Ie dois aussi découvrir les choses qui
sont arrivées, au moins les plus notables entre celles qui me concernent
pendant les années de tous ces temps. Qu’on n’y cherche