[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_9_15

Image de la page

Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : A_9_15.


quoy que le moins honnorable & le moins seur, que
de mettre le feu dans tout le Royaume pour perdre son
ennemy.
 
Apres qu’il a refusé de se preualoir de deux occasions
si aduantageuses, pour faire reüssir les desseins
dont on le veut rendre coupable, qu’il s’est deffendu
contre son propre merite & contre son pouuoir, est-il
possible que la malice du Cardinal Mazarin soit si
grande, que de l’accuser de s’estre voulu cantonner
d’auoir voulu gagner les affections publiques, d’auoir
empesché qu’on ne vint aux honneurs par d’autre voye
que par la sienne, d’auoir esté liberal de caresses, de
s’estre fait des Creatures aux despens du Roy, d’auoir
attiré dans son Party tous les mécontens, à dessein de
se preparer les moyens de paruenir à vne Souueraineté
par la guerre Ciuile.
Les demandes qu’il a faites pour ses Creatures, &
pour rendre au Traducteur de la Lettre, l’expression
des belles pensées du Cardinal Mazarin, la protection
qu’il a donnée aux delinquents, & l’adresse de faire passer
les gens du neant au merite, de l’inhabilité à la suffisance,
n’estoit-ce pas de beaux moyens & fort considerables
au prix de ceux qu’il a rejettés. Qu’on luy fasse
au moins cette iustice apres vne accusation si calomnieuse,
& vne persecution si violente, qu’on demeure
d’acord d’vne verité, qu’apres la Bataille de Lẽs lauoit
l’estime de tous les peuples, qu’il pouuoit se la ménager,
& qu’il a voulu perdre des temps & des coniectures
qui le menoient à grands pas à la Souueraineté, & non
pas ces petits moyens qu’on luy obiecte, & qui paroistront
ridicules aux personnes de sens. L’on ne peut
pas nier que sa naissance, son merite, sa valeur, ses seruices
qu’il auoit rendus à l’Estat, n’eussent mis dans
l’esprit des François toutes les dispositions necessaires