[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_3_84

Image de la page

Anonyme [1649], RESPONSE D’ARISTE A CLYTOPHON SVR LA PACIFICATION DES TROVBLES DE PROVENCE. , françaisRéférence RIM : M0_3390. Cote locale : C_3_84.


eux-mesmes, & sans doute s’il ne les eut retenus d’vne main puissante,
nous verrions maintenant reduites en cendres plusieurs belles
maisons, qui seront encore long temps, s’il plaist à Dieu l’ornement
de nostre Terroir. Ceux qui iugent sainement des choses
auoueront que pouuoir faire du mal à ses ennemis, & les espargner
est vne victoire incomparablement plus glorieuse que de les pousser
iusques à vne destruction totale & entiere.
 
En troisiéme lieu, il ne faut que considerer vn peu de prés chaque
Article de cette Paix, pour voir qu’il n’y en a pas vn qui ne
soit aduantageux pour sa gloire : le premier ordonne à la ville
d’Aix de des-armer incontinent le present Ordre receu, & mettre
en liberté les prisonniers, & rendre au Roy les Places saisies, particulierement
la Ville de Bern : Monsieur le Comte d’Alais demeure
armé encor trois iours apres que ses ennemis ont posé les
armes, voire mesme tout autant de temps qu’il en faut pour faire
passer les troupes, partie en Catalogne, partie en Italie. Ce
poinct d’honneur qui des-armera le premier n’est point de si
petite importance, qu’il n’aye comme suspendu l’execution du
Traité de Paix en Allemagne prés d’vn an entier ; outre que le Roy
auoüant qu’il a des troupes dans l’armée de Monsieur nostre Gouuerneur,
nous ne pouuons pas pretendre faire passer cette guerre
pour vne querelle particuliere de Monsieur le Comte, & du
Parlement, qui est neantmoins tout ce que nous pretendions,
afin de ne passer point pour rebelles : mais le Roy nous demandant
les places, nous ordonnant de remettre Bern entre les mains
de ceux qui seront choisis par le Gouuerneur. Et nous l’ayant ainsi
ponctuellement executé, on peut dire que le masque est leué, &
que si bien le nom de rebelle & de criminel ne se void point dans
les articles du traicté : la realité du crime ne paroist que trop dans
l’obligation de rendre au Roy les places saisies sous les ordres de
Monsieur le Comte, on peut appliquer le mesme raisonnement
à la liberté du Preuost Artaud, l’ayant mise comme en teste de
tous les articles : le Conseil a voulu faire voir qu’il n’oublie
point les interests de ceux qui sont employez à faire valoir ses
ordres.
Si vous examinez encore comme il faut le second article, vous
trouuerez qu’il n’y a parole qui ne porte coup contre l’orgueil de
nos Messieurs, apres que le licentiement aura esté (des trouppes