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Mazarinade n° A_7_33

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Anonyme [1649], SONGE DV ROY. Admirable & Prophetique pour la Consolation de la France. Arriué le 15. de Mars 1649. , françaisRéférence RIM : M0_3688. Cote locale : A_7_33.


de toute la France, & luy a imprimé au moment de sa naissance le
caractere des plus benignes influences, que la meilleure conioncture
des Astres eust pû produire. Aussi il agira par des mouuemens
tous celestes : Et la reuelatiõ qu’il a euë par son Songe comme
vne grace speciale pour la consolation de ses Subiets, en vn
âge auquel il ne peut encore de luy-mesme prattiquer son authorité,
luy promet des instructions diuines à l’aduenir pour luy mesme
& pour le gouuernement & la conseruation de cette Monarchie :
Et nous asseure que si Dieu iusques icy a permis beaucoup
de maux pour nous chastier, s’il nous a affligez de verges & de
scorpions, maintenant son ire s’appaise & qu’il nous va releuer
sur le penchant de nostre ruyne.
 
C’est ce qu’il a bien voulu declarer au Roy par ce Songe prodigieux,
dont les mysteres, leur explication & les éuenements font
& feront paroiste qu’il n’est pas de ces chymeres qui viennent de
la phantaisie agitée, ou de la predominatiõ de quelques humeurs,
ou du ressouuenir de ce qui s’est passé la iournée ; mais vn pur effect
de la bonté Diuine, qui par cette grace qu’il a faite à nostre
ieune Souuerain veut r’asseurer nos esprits abbatus d’vne esperance
infaillible de la deliurance de nos maux.
Le Roy auoit passé vne partie de la nuict auec beaucoup de tranquillité,
& les heures estoient escoulées pendant lesquelles les vapeurs
de la refection iointes à l’idée toute fraische des mouuemẽs
ou des actions du iour peuuent trauailler les sens interieurs pendant
l’assoupissement des autres ; Lors que sur le matin les gardes
apperceurent que son repos estoit troublé par quelques agitatiõs
extraordinaires. Si le respect n’eust esté extréme, ou plustost s’ils
n’eussent veu que ces agitatiõs cessoient presque aussi-tost qu’elles
commençoient de paroistre, sans doute ils l’eussent voulu tirer
de peine, & par leur zele indiscret nous eussent priuez de la connoissance
que nous auons du sujet de nous réioüyr. Il s’éueilla en
fin en proferant quelques paroles assez haut, & s’estant trouué en
sueur, fut obligé, apres s’estre remis, de donner à la sollicitation
de ceux qui ont l’honneur d’approcher de sa personne, le recit de
ce qu’il venoit de voir.
Au commencement de son Songe, estant assis dans vn champ
plein de delices, sur vn throsne vn peu esleué au dessus de la place
que tenoit prés de luy vne Dame vestuë à la Françoise, ancienne,
mais pleine de majesté plus que d’aage, sur les espaules de la quelle