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Mazarinade n° B_2_25

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Anonyme [[s. d.]], TRAITTÉ DE L’ANCIENNE DIGNITÉ ROYALE, ET DE L’INSTITVTION DES ROYS. , françaisRéférence RIM : M0_3796. Cote locale : B_2_25.


estrangere & domestique.
 
La quatriesme cause qui obligea les peuples à s’eslire des
> Roys, fut vne grande magnanimité de cœur, & vne excellente
adresse à conduire des armées qu’ils voyoient reluire en
ceux qu’ils prenoient le soin d’esleuer sur vn thrône de gloire :
ce qui conuioit ces grands hommes qui se nourrissoient de
l’esperance d’vn si glorieux tiltre à se mettre en peine de l’acquerir
par des actions de vertu, & par des exploits d’honneur
& de gloire. L’Escriture Saincte nous fournit assez bon nombre
de ces exemples. Caleb Iuge d’Israël, au rapport de
Iosué, fit proclamer par toute l’estenduë de sa Iurisdiction,
que celuy qui pourroit prendre la ville de Cariath Sepher, au
domaine de Iuda, auroit sa fille Axa en mariage : Ce qui
obligea Othoniel à l’assieger & à la prendre, pour auoir ce
beau loyer qu’on luy promettoit, & pour s’acquerir par mesme
moyen la dignité de son beau pere. Nous auons encore
vn pareil exemple au Liure des Roys en la personne du Prophete
Royale Dauid. Ce petit Bergerot ayant ouy dire que
Saul vouloit donner sa fille Michol à celuy qui defferoit Goliath ;
Geant d’vne grandeur prodigieuse, prend Dieu pour
son second, arme sa fronde, combat Coliath & le deffait,
pour auoir la fille & le Sceptre. Cét illustre Monarque proposa
vn prix de grande importance a celuy qui luy porteroit la
teste d’Hiebusée. Ioab Colonel de l’armée de ce mesme
Prince, ne fut-il pas glorieusement recompensé, pour auoir
chassé les ennemis qui occupoient leur entrée.
La cinquiesme raison qui obligea les peuples à créer des
Roys, fut parce qu’ils ne se trouue pas qu’il y ait vne forme
de gouuerner, ny plus vtile, ny plus noble que celle du Prince.
La Democratie qui est le gouuernement du peuple, &
ce luy que le tiers Estat affecte le plus, à cause de l’honneur
& du profit qu’il y trouue, est abominable à Dieu, & aux
hommes bien raisonnables, veu que leur insuffisance & leur
mauuaise conduite ne sçauroit porter les affaires qu’à l’entiere
ruine de l’Estat, & de tous ceux qui le composent. L’Aristocratie
qui n’est autre chose que l’administration des plus
nobles & des plus riches de la Republique, est encore peu