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Mazarinade n° A_1_47

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Anonyme [1649], TRES-HVMBLE REMONSTRANCE DV PARLEMENT AV ROY, ET A LA REYNE REGENTE , françaisRéférence RIM : M0_3814. Cote locale : A_1_47.


Ville, qui declare que le Parlement a conjuré contre son
Prince ; vne seconde Lettre qui luy commande de nous
traitter comme criminels de Leze-Majesté, ce qui n’alloit
pas à moins que de nous faire deschirer par le Peuple, &
causer vn massacre general dans Paris, la Ville estant au
mesme temps bloquée, les passages saisis, & les deffences
faites à tous les lieux circonuoisins d’y porter des viures.
Peut-on regarder tout ce procedé qu’on ne voye quand &
quand que la conjuration est telle, que nous la representons
à vostre Majesté. Conjuration detestable, mais Conseil
funeste & barbare, qui ne peut auoir esté pris sans que
le Demon qui marche dans les tenebres y ait presidé, & que
les Anges tutelaires de la France en ayent esté bannis.
 
SIRE, nous appellons icy tout ce qu’il y a d’Ames vrayment
Françoises, pour se joindre à nos sentimens & à nostre
conduite, à l’exemple de ces personnes Illustres, qui
ont signalé desia leur zele en cette occasion ; afin de confondre
promptement l’Autheur de tous ces maux, deliurer
vostre Personne de ses mains, & retirer vostre Estat de sa
ruine. C’est là l’vnique voye de salut ; & si son party subsiste
quelque temps, la France est perduë sans resource.
Si nous estions si mal-heureux que de succomber, le Cardinal
Mazarin demeureroit Maistre d’vn Estat affoibly, qu’il
partageroit auec ceux qui l’ont assisté ; si nostre resistance
ne fait que balancer les affaires, nous verrons naistre à
nostre grand regret vne guerre ciuille, qui donnera loisir
aux Estrangers d’entrer en France & de se joindre audit
Cardinal ; les Espagnols estant bien asseurez que nous ne
pouuons auoir intelligence auec eux ; parce qu’il est impossible
que les interests que nous auons à la conseruation de
la Monarchie, à cause de nos charges qui en dependent,
puissent compatir auec leur dessein. D’où V. M. peut iuger
à quelle extremité le Cardinal Mazarin vous a reduit, vous
ayant jetté dans la necessité ou de le perdre bien-tost pour
vous sauuer & la Fortune publique, ou de perdre vos plus
fidelles Seruiteurs & vostre Estat conjointement.
SIRE, dans le mouuement perilleux où nous voyons la