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Mazarinade n° B_2_3

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Anonyme [1649], TRES-HVMBLE REMONSTRANCE DV PARLEMENT AV ROY, ET A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_3814. Cote locale : B_2_3.


ou moins nuisible ou odieuse : Et les exemples de cette qualite
sont en tel nombre & si notoires, qu’il seroit superflu de les
déduire.
 
Seulement vous supplierons-nous d’obseruer, SIRE, que
comme vostre Parlement est le plus fort rempart pour defendre
vostre Authorité, & le plus redoutable Aduersaire de
ceux qui la veulent vsurper ; d’ailleurs qu’il est incapable de
reconnoistre vn autre Maistre que son Roy legitime : Et quand
il s’est trouué des conseils assez pernicieux, pour entreprendre
de changer l’ordre de la succession à la Couronne, ce Parlement
s’y est opposé auec tant de vigueur, qu’il a plûtost souffert
qu’on le declarast criminel de leze Majesté, que de relascher
quelque chose de sa resistance, comme il est encore prest
de le souffrir pour vn mesme sujet. Le Cardinal Mazarin n’a
rien obmis d’artifices & de violences pour abattre cette grande
Compagnie.
Ses artifices n’ont pas esté des tentations pour la corrompre,
sçachant qu’il n’y eust pas reüssy : Mais les sinistres impressions
qu’il a données à vostre Majesté, MADAME, d’vne Compagnie
si exempte de soupçon, afin de vous induire à commander
de rudes executions contre les Particuliers, & des traitemens
iniurieux contre le Corps. Et en cela sa malice & sa calomnie
ont paru grandes, & ses artifices bien surprenans, puis qu’ils ont
persuadé V. M. MADAME, contre ses naturelles inclinations
à bien faire & à sauuer les hommes, de traiter si estrangement
le particulier & le general d’vne Compagnie, qui vous a
seruie auec tant de zele, & à qui vous auiez donné tant de part
en l’honneur de vostre bien veillance.
A peine le Cardinal Mazarin a-t’il esté dans les affaires, qu’il
a commencé par la proscription & l’emprisonnement d’vn
nombre de Senateurs, pour fraper vne partie du Corps, & imprimer
la terreur dans l’autre. Et certes l’emprisonnement du
President Barrillon conduit dans vne Citadelle hors du Royaume,
mort peu de mois apres sa detention, laissant le soupçon funeste
d’vne cause violente de sa fin, qui a esté vne des plus cruelles
actions que nous ayons veües depuis que nous esprouuons
la tyrannie des puissans Fauoris, estoit bien capable de faire