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Mazarinade n° B_2_3

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Anonyme [1649], TRES-HVMBLE REMONSTRANCE DV PARLEMENT AV ROY, ET A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_3814. Cote locale : B_2_3.


le Parlement a coniuré contre son Prince ; vne seconde
Lettre qui luy commande de nous traiter comme criminels
de leze Majesté, ce qui n’alloit pas à moins que de nous faire
deschirer par le Peuple, & causer vn massacre general dans.
Paris, la Ville estant en mesme temps bloquée, les passages
saisis, & les defenses faites à tous les lieux circonuosins d’y
porter des viures. Peut-on regarder tout ce procedé qu’on
ne voye quant & quant, que la coniuration est telle que
nous la representons à vostre Majesté. Coniuration detestable
mais Conseil funeste & barbare, qui ne peut auoit
esté pris sans que le Demon qui marche dans les tenebres
y ait presidé, & que les Anges surciaires de la France en
ayent esté bannis.
 
SIRE, nous appellons icy tout ce qu’il y a d’Ames vrayment
Françoises, pour se ioindre à nos sentimens & à nostre
conduire, à l’exemple de ces Personnes Illustres, qui ont signalé
desia leur zele en cette occasion ; afin de confondre
promptement l’Autheur de tous ces maux, de liurer vostre
Personne de ses mains, & retirer vostre Estat de sa ruine
C’est là l’vnique voye de salut ; & si son party subsiste quelque
temps, la France est perduë sans ressource.
Si nous estions si mal-heureux que de succomber, le Cardinal
Mazarin demeureroit Maistre d’vn Estat refroidy, qu’il
partageroit auec ceux qui l’ont assisté ; si nostre resistance ne
fait que balancer les affaires, nous verrons naistre à nostre
grand regret vne guerre ciuile, qui donnera loisir aux Estrangers
d’entrer en France & de se ioindre audit Cardinal : les
Espagnols, estant bien asseurez que nous ne pouuons auoir
intelligence auec eux ; parce qu’il est impossible que les interests
que nous auons à la conseruation de la Monarchie, à
cause de nos Charges qui en dependent, puissent compatir
auec leur dessein. D’où V. M. peut iuger à quelle extremité
le Cardinal Mazarin vous a reduit, vous ayant ietté dans la
necessité ou de le perdre bientost pour vous sauuer & la Fortune
publique, ou de perdre vos plus fideles Seruiteurs &
vostre Estat coniointement.
SIRE, dans le mouuement perilleux où nous voyons la