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Mazarinade n° A_8_73

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Bourlon,? [signé] [1649], REMONSTRANCES TRES-HVMBLES QVE PRESENTE AV ROY ET A LA REYNE REGENTE MERE DE sa Majesté la Chambre des Comptes: Sur les moyens par lesquels les deniers prouenus depuis plusieurs années des leuées ordinaires & extraordinaires faites sur le peuple par forme de Taille, des Impositions anciennes & nouuelles baillées à ferme, des autres Impositions & taxes extraordinaires d’Aisez, celles des entrées des Villes, Marchez & autres lieux, des creations de nouueaux Offices, augmentations de gages, droicts, & autres attributions a des Officiers des constitutions de Rentes sur les Finances de sa Maiesté, des alienations de son Domaine & reuenus, des retranchements de gages & rentes, & d’autres moyens extraordinaires, ont esté dissipez à la ruyne des affaires de sa Majesté & de son Estat, & à la foulle & oppression de ses bons Subjets. , françaisRéférence RIM : M0_3345. Cote locale : A_8_73.


de dépense, & pour le comptant par certification, qu’il n’a esté
mis en vsage, que pour trouuer vne forme d’aquit, qui peust seruir
de décharge au Tresorier de l’Espargne, & estre passé en la
dépense de son compte par la Chambre, pour les deniers qui se
payent par le commandement des Roys, à cause des affaires secrettes
de l’Estat, qui se traittent dans les Cours des Princes
estrangers, dont la connoissance donnée à plusieurs pourroit nuire
au seruice des Roys, faire découurir leurs desseins, & hasarder
la vie de ceux de leur intelligence dans lesdits pays, qui sont les
seules parties qui doiuent demeurer dans la connoissance de peu
de personnes.
 
Que si cet ordre eust esté religieusement obserué, les sommes
desdits comptans eussent esté tres-moderées, & non si immenses
& excessiues, qu’à la seule nomination qui s’en fait, ceux qui
l’entendent en deuiennent surpris & estonnez, pour ce qu’il y a
tel comptant qui monte à trois fois autant que ce qui reuenoit à
l’Espargne il y a trente ans, de l’entier reuenu du Royaume sans
parler de ceux où il y a des parties employées pour des supplémens
de finances du denier quatorze au denier dix-huit. La raison
est, que les comptans sont remplis de grandes remises accordées
par des traittez à ceux qui ont esté les autheurs des aduis y
contenus, la pluspart desquels concistent en taxes faites sur des
Subiets de vos Majestez possesseurs de charges ou d’offices des
Aydes alienées & autres natures, & des retranchements de gages,
au lieu de laisser le recouurement de telles taxes, & retranchemens
selon la nature des deniers au Tresorier des Parties
Casuelles, ou Tresoriers generaux du Domaine qui ont leurs
commis en chacune Prouince. Les Roys leur ayant attribué ce
maniment par Lettres Patentes deuëment verifiées, par lesquelles
les frais des recouurements sont reglez à sommes si raisonnables,
qu’elles ne montent pas au sixiéme de telles remises.
Le mesme desordre a esté fait au debit des offices de nouuelle
creation, car au lieu de le mettre au soin, & souz la conduitte du
Conseil, & du Tresorier des Parties Casuelles, comme il se faisoit
auparauant, non seulement afin de tirer au profit du Roy
toute la taxe desdits offices, mais aussi pour tenir l’establissement
de tels offices nouueaux : sans cette consideration il en a esté pareillement
fait des traittez, par le moyen desquels la plus grande
partie de la finance a esté consommée en des remises & en des
interests.