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Mazarinade n° E_1_58

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D. B. [signé] / Cyrano de Bergerac, Savinien de [?] [1649], LE GAZETTIER DES-INTERESSÉ, ET LE TESTAMENT DE IVLES MAZARIN , françaisRéférence RIM : M0_1466. Cote locale : E_1_58.


premiere. Il ne pouuoit ny mieux faire ny retarder dauantage,
& si les Philosophes de Perse s’estudioient autrefois à faire
mourir les rats & les souris, dans la creance qu’ils auoient que
leur Dieu les auoit en execration, il ne faut point douter que les
Magistrats n’ayent esté iustes, quand ils se sont esleuez à la ruine
d’vn homme qui est deuenu fameux par l’excez de tant d’impietez
inoüies, & pour le nombre de ses sacrileges. Le dernier
effet qu’il fait, est vne marque de son impuissance ; il vomit tout
le venin qui luy reste & redouble sa fureur quand il n’a plus dequoy
la faire durer, comme ces flambeaux qui redoublent leur
lumiere quand ils sont prests de s’esteindre. Quoy qu’il en soit, il
faut que nos bonnes œuures esloignent de nous vn tyran que
nos pechez auoient attiré dans ce Royaume, que nous nous seruions
mesme, s’il est besoin de Processions generales contre ce
monstre, comme on s’en seruoit autrefois quand quelqu’vn
estoit apparu dans vne contrée, & qu’en fin nous esperions que
Dieu exaucera les gens de bien dans cette ville assiegée de tous
costez, par la mesme misericorde qui a exaucé le bon larron dans
la Croix, Iob sur le fumier, Hieremie dans la sange, Daniel
dans la fosse aux Lyons, & les trois enfans au milieu de la fournaise.
 
D. B. TESTAMENT TRES VERITABLE DE IVLES
Mazarin, fait par la permission du Roy dans Sainct
Germain en Laye.

Cette guerre ciuille dont i’esperois vn succez plus fauorable
à mes desseins, m’oblige auec iuste raison de songer ou
plustost d’examiner l’estat de ma condition & de ma personne,
& parce que ie vois clairement que ie suis dans vn
grand danger de ma vie, & que la mesme fortune qui m’a
eu esleué dans le plus haut poinct de la felicité est preste de me plonger
dans le plus profond abisme des miseres, & ainsi i’experimente que nostre
Prouerbe est tres veritable, qui est en ces termes, quanto maiores la fortuna
tantoes menos segura es mal y el bien la prosperitad y aduersitad la gloria y pena
tota piede con el trempo la fuerca de sua celerato principio. Ie crois que ie dois songer
à mettre ordre à mes affaires, preuoyant bien qu’à l’issuë de cette