[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_8_66

Image de la page

Davenne, François [?] [1649], SOVPIRS FRANCOIS SVR LA PAIX ITALIENNE. AVEC L’AVGMENTATION. Edition derniere, reveuë exactement corrigée. Iouxte la Copie imprimée à Anvers. , françaisRéférence RIM : M0_3711. Cote locale : C_8_66.



Persecute dans ta Province,
Par les mains cruelles d’vn Prince,
D’vn Prince qui veut bien luy servir de Bourreau :
O Bourreau de Paris ! faloit-il, miserable,
Perdre tant d’innocens, pour sauver vn coupable ?
 
 
Faloit-il pour vn Etranger,
Trahir ton Païs & ta gloire,
Et te rendre, pour le vanger,
Le plus laid objet de l’Histoire ?
Pense-tu que les Lis t’auoüent cette fois ?
Ton dessein impie & funeste
Les noircit, & te les conteste :
Comment te croiroit-on l’vn des vrais Lis François,
En te voyant traitter de cette étrange sorte
Le Ciel qui les envoye, & le Champ qui les porte ?
 
 
Le Ciel qui regarde les Lis,
Comme vn de ses plus chers ouvrages,
Ne souffre que tu les salis,
Qu’en souffrant aussi tes outrages :
Tes Blasphèmes nouveaux qui montent jusqu’à luy,
Retombent sur ces Fleurs celestes,
Et font naitre toutes ces pestes
Qu’on void dans ce beau Champ, que tu traite aujourd’huy
D’vn excez de fureur qui tout l’Etat affronte,
Et fait rougir la France, & de sang & de honte.
 
 
Ce sang que par-tout tu répans,
Sçache que c’est vne semence,
Qui fera voir à tes dépens
ce que la haine & la vangeance
conseillent à des cœurs justement irritez ;
Nous traitant d’Etrangers, medite
ce qu’vn chef de Bandis merite :
On ne peut t’estre doux, apres tes cruautez ;