[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_10_5

Image de la page

Faure,? [?] [1649], LES SENTIMENS DV PVBLIC, TOVCHANT LA DOCTRINE preschée, par le Pere Faure. , françaisRéférence RIM : M0_3656. Cote locale : C_10_5.


vous estes contraint par vne consequence necessaire, de dire à
la Reine, qu’elle est obligée de les escouter, & d’y mettre ordre,
& qu’elle peche mortellement, lors qu’au lieu de trauailler
au soulagement, elle prend les remonstrances à iniure, &
opprime d’vn nouueau poids, & plus pesant, au lieu de diminuer
du precedent. Ou si vous voulez qu’elle agisse auec justice,
comme vous dittes, il faut que vous disiez par necessité,
que ça esté vn crime de se plaindre ; Que le Parlement à peché,
quand il a demandé du soulagement pour le peuple ; Que les extorsions
commises par cette secte abominable de personnes, sont
toutes actions de justice, que la Reine à deu non seulement
approuuer, mais maintenir en conscience, iusqu’à la ruine &
au sac de tout le Royaume. Car les plaintes du Parlement,
sont celles de toute la France, & si elle peut exercer ces seueritez
sur Paris, elle en peut faire autant en tout l’estat, comme
elle a fait à Charanton, au Bourg la Reine, à Paleseau, & autres
lieux circonuoisins.
 

XIV.
Que vous vous rendez vn object d’auersion & de haine, à
Dieu & à toute la France. A Dieu, qui fulmine malediction,
& ne promet que des vangeances à ceux qui fomentent & entretiennent
les diuisions, contre les loix de la charité Chrestienne,
& les ordres de sa prouidence. A toute la France, parce
que vous formez comme vn opposition au repos de l’estat,
à la tranquillité des peuples, à l’autorité de la Iustice, à la seureté
du commerce, & au soulagement des miserables, sans
parler des interests de l’Eglise & de la Religion. Dautant que
si vous auiez dit à la Reine qu’elle n’auoit aucun sujet ny raison
de proceder d’vne maniere si extraordinaire ; Que les peuples
estans foulez, comme ils sont, auoient raison de se plaindre ;
Que les procedez du Cardinal Mazarin n’estoient pas Chrestiens ;
Que ceux des Partisans estoient barbares ; Que le Parlement
faisoit vne action loüable & meritoire, d’interposer son
office & son deuoir, pour empescher le cours de ce Torrent,
dont l’impetuosité traisnoit l’estat dans le precipice ; Qu’elle estoit
obligée comme Mere & comme Tutrice, d’y mettre ordre :
Qu’elle pechoit mortellement, & sans esperance de pardon,