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Mazarinade n° B_6_33

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1651], ADVIS DESINTERESSÉ SVR LA CONDVITE DE MONSEIGNEVR LE COADIVTEVR. , françaisRéférence RIM : M0_510. Cote locale : B_6_33.


& qu’on mesureroit ses desseins, comme la plus part
de ceux des Grands, pat son interest particulier, ou par
l’esclat de sa gloire & de sa reputation, on ne voit pas
qu’il puisse trouuer ny l’vn ny l’autre dans le restablissement
du Cardinal Mazarin.
 
Il perdroit dans vn iour tout l’honneur qu’il a acquis
depuis tant d’années, & auec tant de peril.
Il ne peut pas aussi esperer son eleuation dans ce funeste
retour. Le Cardinal n’a iamais peu souffrir de compagnon
ny de Maistre.
Enfin Monsieur le Coadjuteur n’y perderoit pas seulement
sa grandeur & sa gloire, il y perdroit mesme sa seureté.
Quelle confiance pourroit-il prendre auec vn Italien,
qui a manqué de foy à toute la terre, qui s’est ioüe
de la parole Royale, comme de la sienne, & qui fait encore
vanité de violer ce qu’il y a de plus sainct & de plus
sacré parmy les hommes.
Cõme on a donc veu que tous ces bruits se dissipoient
par la moindre reflexion qu’on pouuoit faire sur la vertu
de Monsieur le Coadjuteur, & en considerant mesme ses
interests, on s’est aduisé de publier qu’il alloit au Palais
Royal, qu’on parloit de le faire Ministre, & de le mettre
dans les Conseils du Roy.
Pour moy ie ne suis pas encore si sçauant, ce faict ne
m’est pas connu.
Ie sçay bien qu’il a paru iusques à present le plus desinteressé
de tous les hommes du monde. Qu’il refusa
genereusement le Chapeau de Cardinal qu’on luy offrit
plusieurs fois pendant le blocus de Paris, afin qu’il ne
s’opposast pas si hautement qu’il faisoit aux interests du
Ministre, & que la cause du Peuple ne luy fust pas du tout
si chere.
On sçait aussi que dans le temps qu’il mesnagea la liberté
de Monsieur le Prince, & l’exil du Mazarin au prés
de son ALTESSE ROYALE, on luy voulut encore donner
le Chapeau, & qu’à diuerses autres fois on luy a offert
l’Abbayé d’Ourcan, vne pension de vingt mille liures,
& cinquante mil escus d’argent comptant. Tout cela n’a