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Mazarinade n° A_9_10

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1650], ADVIS IMPORTANT ET NECESSAIRE A MONSIEVR DE BEAVFORT ET MONSIEVR LE COADIVTEVR. , françaisRéférence RIM : M0_521. Cote locale : A_9_10.


peut croire qu’il ait aucune part à l’invention d’vne fourbe
si noire & si meschante ; il rendoit ses respects auec trop
d’assiduité à Monsieur le Prince, & tesmoignoit trop d’attachement
à ses interests : enfin il a trop d’honneur, pour
auoir contribué en cette occasion autre chose, que l’obeïssance
qu’il a pour le M. Il pouvoit seulement se dispenser
de travailler en mesme temps avec tant de soings à la Lettre,
qui fut envoyée au Parlement, pour justifier la detention
de Monsieur le Prince, & au billet qui luy fut escrit,
pour l’advertir qu’on avoit dessein de l’assassiner.
 
Vostre innocence ayant esté reconnuë, il n’y a personne
qui ne desplore la conduite de Monsieur le Prince ; mais
apres s’estre laissé persuader, que vous aviez conspiré contre
la Maison Royale & contre sa vie, n’est-il pas digne de
compassion, de s’estre laissé emporter aux dernieres extremitez ?
& s’il a creu que vous ayez conçeu un si enorme dessein,
n’a-t’il pas deu faire tous ses efforts pour vous perdre,
& pour venger l’Estat & le sang Royal, dont il a l’honneur
d’estre le premier Prince ?
Il n’y a personne, qui blasme ce que vous avez esté contraints
de faire pour destourner le coup, dont vous estiez
injustement menacez ; Mais si Monsieur le Prince a tort
d’avoir adjousté foy aux calomnies qu’on vous imposoit. Si
vous avez raison de vous pleindre de ses violences, qui vous
ont forcé, pour vous en guarentir, de vous jetter entre les
bras de l’homme du monde, que vous aviés le plus indignement
traitté, & pour lequel vous avés esté eu plus de mespris.
Si vous avés vne iuste douleur d’avoir esté soupçonnés par
Monsieur le Prince, d’vn crime qui faisoit horreur à toute
la nature ; quel ressentiment ne devés vous pas avoir contre
celuy qui a pretendu vous en convaincre ? & qui seduisant
la credulité d’une personne si interessée dans la conservation
de l’Estat, vous a reduits par cét artifice malicieux à rechercher
sa protection, par laquelle il a voulu mortifier vostre
generosité, qui a long temps combattu, devant que