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Mazarinade n° A_4_7

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La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], QVATRIEME FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, latin, espagnolRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_7.



Et partant selon toutes les Loix du monde, quand Monsieur
le Mareschal ne sa defendroit pas, ces tesmoins vniques ne
sont pas receuables.
En effet si on en vsoit autrement, que les charges des Intendans
& de Commis de l’extraordinaire seroient belles & lucratiues !
On ne les pourroit assez achepter pour s’enrichir, s’il
suffisoit de dire pour retenir au Roy, cent, deux cens, & trois
cens mil liures, à leur profit, qu’ils ont baillé cet argent, à vn
General d’Armée ; Que si on s’arrestoit tellement à leurs depositions,
que sur icelles on fist arrester des Generaux d’Armée,
qui voudroit se charger de tels commandemens & emplois, si
la perte & le salut d’vn General dependoit de la bonne ou
mauuaise foy des Intendans ou Commis ? Et si telle voye d’accusasion
en matiere d’argent estoit ouuerte, & que les Iuges
receussent de semblables preuues, où y auroit il vne innocence
à l’abry, ny vn homme riche en seureté de son honneur
& de ses biens, & qui pûst estre asseuré de se les conseruer,
ou à ses enfans vn an, ou vn mois sans ioüer ny faire
aucune folle despence ? Quel comptable n’auroit pas
bien-tost vuidé ses comptes auec son maistre, si c’estoit assez
pour le contenter, de luy dire qu’on auroit deliuré son argent
à quelqu’vn sans ses ordres ny recepissé de celuy qui l’a
receu ?
En tel cas Monsieur le Mareschal de la Mothe seroit encor
obligé dans son malheur à ces Commis de ne l’auoir pas fait
plus grand, & de l’auoir accusé de si peu de chose.
Et le Roy aussi leur doit sçauoir gré de n’auoir pas appliqué
à leur profit vne plus grande somme de son argent que soixante
& dix mil liures, puis qu’il se fie à leur foy & paroles pour luy
rendre compte de l’administration des finances, dont ils sont
chargez enuers Sa Maiesté. Car ils eussent esté aussi bien fondez
à luy prendre deux cens mil escus, & à dire que Monsieur
le Mareschal les auroit retenus, & tous les prests de l’an 1642.
que d’auancer qu’il en auoit retenu vn. Ils auroient eu autant
de preuues pour les autres comme pour celuy-cy, &
Monsieur le Mareschal de la Mothe n’auroit employé que les
mesmes defences pour les vns & les autres, & pour tous ; Sçauoir,