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Mazarinade n° A_4_6

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La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], TROISIEME FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_6.


Corps, veu que d’ailleurs le Connestable de S. Paul, le Duc
de Nemours Gentil-homme de la maison d’Armagnac, le
Mareschal de Giez, & le Mareschal de Lesdiguieres en 1615.
n’estoient ny Pairs, ny Princes du Sang, & ce pendant ont esté
traittez Chambres assemblées par les Parlemens, où ils ont
esté jugez ; ce qui est sans replique.
 
En apres si la raison fait les loix, establit les ordres & les
coustumes qui sont approuuées : sans doute il n’y a personne
qui ne iuge aussi raisonnable qu’vn Officier de la Couronne
soit traitté Chambres Assemblées, comme vn Officier du
Parlement.
Il y a pour le moins autant de peine à paruenir à cét Office-là,
qu’à celuy-cy. Si c’est l’importance de la personne
d’vn Magistrat de Cour Souueraine, & de son Office, qui le
rende si considerable à l’estat que pour la seureté de sa vie &
le Iugement de son procez, on doiue y apporter la plus grande
precaution qui se peut, qui consiste en l’Assemblée des
Chambres : Sans difficulté puisque la personne d’vn Mareschal
de France, & son Office, qui tient quelques fois en ses
mains le salut d’vn Royaume, est pour le moins aussi vtile &
considerable à la France que celle d’vn Officier de Parlement,
elle merite bien les mesmes soins & discussions au Iugement
de ses affaires. On peut paruenir à vn Office de Parlement
auec beaucoup plus de facilité & moins de Risques qu’aux
Offices de la Couronne & des Mareschaux de France, où il
faut pour l’ordinaire des vingt & trente années de seruices :
& à peine de mille Gentils-hommes, qui tous aspirent à ce
but, vn deux peut-il acquerir cét honneur. Le prix de ces
charges : c’est le Sang & la vie, qu’il faut auoir mille fois exposé
& veu mourir cent mille hommes à ses pieds auant que
d’y paruenir. Ce sont enfin des personnes que la gloire de
l’Estat a formé que la conseruation d’vn pays ou d’vne Prouince,
par le gain de Batailles, ou des combats, a esleué : Et
apres cela ne les iugera-on pas aussi importans à l’Estat, qu’vn
Conseiller d’vn Parlement, qui pour sa seureté doit estre iugé
Chambres assemblées ?