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Mazarinade n° A_4_8

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La Mothe-Houdancourt, Henri de [?] [1649], CINQVIESME FACTVM, POVR MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONE ET MARESCHAL DE FRANCE. CONTENANT LES INIVSTES ET extraordinaires procedures faites contre luy, par les artifices du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_8.


cinq mil hommes, auec lesquels il entra foiblement dans le
Comté de Ribagorze, d’où il fut contraint de se retirer, faute
de pain.
 
M. le Cardinal quelque artificieux qu’il puisse estre, ne se peut
excuser de ce grand manquement. S’y agissant de l’entretien
d’vne armée importante, il n’y a Sur-Intendant ny Secretaire
d’Estat qui osast l’auoir entrepris sans ses ordres. Ces Messieurs
donnent quelques fois semblables rescriptions & assignations
à quelque pensionnaire importun, pour se redimer
de ses importunitez : Mais on ne doit point payer en pareille
monnoye les armées, dans la subsistance desquelles consiste
la grandeur des Estats, & le repos des peuples. Pour moindre
suiet François I. fit pendre le sieur de Semblancé, qui auoit
par l’ordre de Madame Louise de Sauoye mere du Roy, diuerty
le fonds destiné à l’armée que commandoit en Italie
Monsieur de Lautrec. Et ce qui fait presumer que le Cardinal
a esté autheur de la fourbe, est que les Ordonnateurs &
Montauron n’en ont point esté recherchez, & sont demeurez
impunis.
On peut facilement croire, qu’vn General, homme de
cœur, ne peut les bras croisez, voir perir entre ses mains vne
puissante armée par la faute d’autruy, sans se plaindre. En cet
accident la douleur ne peut estre que tres-sensible. Monsieur
le Mareschal de la Mothe (qui ne se promettoit pas moins
pendant cette campagne que la conqueste de deux Royaumes)
en parla hautement. Il se plaignit à la Cour de cet
abandonnement, & demanda que pour le bien des affaires
du Roy, on donnast à la Catalogne vn autre Secretaire d’Estat
que Monsieur le Tellier, qui est creature du Cardinal,
lequel prenant cette plainte pour affront, eut l’astuce de vouloir
persuader à la Reyne Regente que le Mareschal faisoit
telles plaintes non contr’eux, mais pour faire blasmer le gouuernement
de sa Maiesté ; & voilà le crime secret par lequel
ils ont surpris la bonté de la Reyne, & du depuis tant persecuté
ledit Seigneur Mareschal.
Il fallut enfin par honneur, que le Cardinal enuoyast