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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.



Nous ne viuons plus dans vn Siecle de fer, mais
tout d’or, puis que rien ne se fait, & ne s’execute
qu’à la faueur de ce riche metail ; que les plus hautes
verités ne se debitent que pour de l’argent, &
que les sciences qui n’ont point de prix, sont renduës
venales comme les charges, & les Offices
des Republiques : miserable commerce, & dont
la prattique deuroit estre interditte : neantmoins
les Princes rendent les Arts, & les sciences tributaires
à leur fortune ; & cependant que les peuples
sont occupés à gaigner leur vie, à suiure la
Guerre, à entretenir leur trafic, à fonder leurs maisons,
ou à bastir leur fortune, vn ieune Monarque
se met entre les mains des premiers maitres
du monde, qui font presse pour entrer dans son
Palais, & n’ambitionnent rien tant que de luy
communiquer tous leurs secrets ; & s’il ne tenoit
qu’à luy verser les especes dans la teste, ils le feroient
auec inclination.
Adioustons à l’instruction des Gouuerneurs,
& des Precepteurs, vn certain point d’honneur,
qui aiguillonne le cœur d’vn ieune Seigneur, le
porte à des actions dignes de sa personne, & le
retient de ne commettre rien de contraire à sa
Royale Maiesté : chose estrange, qu’vn Monarque
se rendroit plustost Apostat du Christianisme,
que du poinct d’honneur ; il trahiroit plus
facilement sa conscience, que de souffrir la moindre
tâche d’ignominie ; il estime plus son honneur,