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Mazarinade n° C_9_19

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Magnien, Charles [signé] [1649], REFLEXIONS CONSCIENCIEVSES des bons François, SVR LA REGENCE DE LA Reyne. , français, latinRéférence RIM : M0_3061. Cote locale : C_9_19.


aduis & conseil des plus vertueux, fidels
& sçauants de son Royaume, pour examiner si
le sujet du nouueau impost est juste & necessaire,
s’il n’est pas trop rude & insupportable ; de
sorte que s’il tond les oüailles, qu’il ne les écorche
point, imitant sainct Louys, qui reprenoit
aigrement ceux qui luy conseilloient d’establir
de nouueaux subsides, plûtost pour s’enrichir
que pour la necessité ; & redoutant comme
Philippe troisiéme Roy de Castille, plus les
maledictions des peuples, que les armes des
ennemis.
 
Senecque.
1. Reg. cap. 2.
Lyra.
Ideo enim tributa
præstatis,
ministri enim
Dei sunt in hoc
ipsum seruientes,
Roman. 13.
Reddire ergo
quæ sunt Cæsaris
Cæsari.
Ioseph. lib. 8.
antiquit. cap. 1.
Or faisant reflexion sur la prudente Regence
de la Reine, personne ne doit douter que sa
volonté seroit qu’on ne leuast point des sommes
d’or & d’argent si immenses sur ses subjects :
Sa Majesté n’ignore point que par la rigueur
des guerres plusieurs n’ayent esté écorchez,
& d’autres tondus de si prés, qu’à peine
la laine pourra recroistre : Mais on luy fait entendre
les necessitez vrgentes des armées dedans
& dehors le Royaume, en Cathalogne,
en Italie, en Allemagne, &c. De plus, les
grandes dépenses qui se font pour le seruice du
Roy, & de ses Estats ; Si bien que l’vn des deux
est necessaire, ou laisser perdre les glorieuses
Conquestes que le Roy deffunct (d’heureuse
memoire) a fait, & les autres, où il faut tirer
de l’argent du peuple pour les conseruer & augmenter