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Mazarinade n° B_4_22

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Montmorancy, C. de [signé] [1650], LETTRE DE MADAME la Princesse Doüairiere de Condé, presentée à la Reine Regente. Contentant tous les moyens dont le Cardinal Mazarin s’est seruy pour empescher la Paix, pour ruiner le Parlement & le Peuple de Paris; pour tâcher de perdre Monsieur le Duc de Beaufort, Monsieur le Coadjuteur, Monsieur de Brousselles, & Monsieur le President Charton; par l’assassinat supposé contre la personne de Monsieur le Prince; & pour emprisonner Messieurs les Princes de Condé & de Conty, & Monsieur le Duc de Longueuille. , françaisRéférence RIM : M0_1954. Cote locale : B_4_22.


ses Estats, apres auoir engagé le Duc de Parme à soustenir
les frais d’vne guerre, & à refuser le payement que la
Chambre Apostolique luy demandoit, l’auoir reduit à implorer
l’assistance d’Espagne, pour rentrer en son Duché
de Castro, que le S. Siege luy auoit confisqué, & l’auoir
par ce moyen violenté d’abandonner les interests de la
France, ausquels ses ancestres auoient toûjours esté si fort
attachez. Apres auoir voulu tant de fois porter la France
à declarer la guerre au Pape, à ne pas reconnoistre son
election qu’il auoit trauersé sans autre sujet, que par la
peur qu’il auoit d’auoir pour souuerain Iuge, celuy dont il
auoit fait assassiner le neueu, & à susciter dans l’Eglise vn
schisme, qui certainement eust arriué sans les genereuses
resistances que luy fit feu Monsieur le Prince mon mary,
apres auoir en mil autres rencontres, pour sa passion, &
pour le Chapeau de Frere Michel Iacobin son frere, prouoqué
le juste courroux de sa Saincteté sur ce Royaume, &
tâché de la rendre plus fauorable à l’Espagne ; bien que
son affection fust toûjours égale enuers tous, apres auoir
osté à la France la conqueste du Royaume de Naples, parce
que les Napolitains demandoient pour leur Roy quelque
Prince du Sang de France, & méprisoient le Cardinal
de Saincte Cecile son frere, qu’il leur offroit pour Viceroy
en la place de Monsieur de Guise qu’ils auoient choisi
pour leur Duc ; enfin apres auoir causé mil autres maux
à cette Couronne, qu’il seroit impossible, MADAME,
de vous raconter, ce Ministre si zelé pour le bien du Roy
vostre fils, & pour la gloire de vostre Regence, veut encore
par les Pirateries qu’il fait faire à son profit sur les
mers Mediteranée & Occane, dõt il est le Sur-Intendant,
en effet comme vostre Majesté l’est de nom, obliger les
Genois, le grand Duc de Toscane, les Anglois, ceux de
Hambourg & des autres villes Anseatiques d’Alemagne,
& tous les autres Princes ou Republiques de l’Europe, qui
gardoient à la France vne neutralité inuiolable, à deuenir
ses plus grands & plus irreconciliables ennemis, comme