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Mazarinade n° C_3_16

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N. T. [signé] [1649], LETTRE A MESSIEVRS LE VVIDAME & Gouuerneur D’AMIENS, ET D’AVQVINCOVRT GOVVERNEVR DE PERONNE, POVR LA CONSERVATION DE leurs Gouuernemens. , françaisRéférence RIM : M0_1812. Cote locale : C_3_16.


On doute si leur puissance est legitime apres qu’elle est
deuenuë si cruelle ; celle à laquelle nous auons accoustumé
d’obeïr nous monstre ordinairement moins de
rigueur, & nous mécognoissons vn monstre de gouuernement
qui iamais ne prit son origine en ce pais, &
des monstres de Ministres desquels la vie est trop longue
pour nostre bon-heur.
 
Il me semble, Messieurs, que vous en deuez faire
de mesme & ne pas recognoistre ceux qui vous flattent
pour vous abuser. Entre la puissance qui vous
commit vos gouuernemens & celle qui vous en veut
auiourd’huy priuer, il y a vne si grande difference
qu’elles sont mesmes contraires l’vne à l’autre. La premiere
vous mit dans vos charges de droit d’authorité,
& ce monstra toute puissante dans cette action comme
elle l’estoit dans toutes les autres. Cette derniere
vous en veut oster, non pas de droit, non pas de force,
non pas en se monstrant toute puissante, mais en flattant,
en promettant, elle ce sert de la ruse, elle ce sert
de l’adresse. Elle ne vous commande pas parce qu’elle
n’a pas le droit de le faire, mais elle tasche de vous suborner.
Auec ces extrêmes differences, Messieurs, ie ne
doute point que vous ne distinguiez aisement entre
le Cardinal & le Roy, & que vous ne iugiez facilement
que l’vn est ennemy de l’autre, feignant d’en estre le
seruiteur. Et veritablement c’est estre de ces plus
grands ennemis que de flestrir son authorité comme il