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Mazarinade n° A_7_65

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Rozard, Ch. [1649], PREMIERE PARTIE DES VERITEZ FRANÇOISES ET POLITIQVES. Contenant toutes les affaires les plus remarquables de ce temps. Dediées à Monseigneur le Prince de Conty. Par le Sieur R. Ch. , français, latinRéférence RIM : M0_2854. Cote locale : A_7_65.


son cœur iusqu’à la mort, vous pouuez par vostre puissance
remedier à ces malheurs futurs, coupant comme i’ay
dit, l’arbre par la racine, & exterminant ce Hydre &
cruel Serpent qui infecte tout le monde. Mais MONSEIGNEVR,
ses fais estans cogneus à quoy seruiroit de le laisser
en ce Climat, où il a fait comme la sangsuë, qui tire le
sang iusqu’à la derniere goutte ? Et la bonté, la douceur &
mansuetude qui suiuent vos pas luy sont fauorables se contentant
de le prescrire, à quoy bon, puis que c’est pour prendre
vn essort pour voller plus haut. N’est ce pas acte de Iustice
de purger le Monde des mechans, depuis la constitution
du Monde, a-on veu vn plus reprouué plus impitoyable,
plus inhumain & plus tyran que luy ? Et partant Monseigneur,
les prisons ne sont faites que pour les coupables &
les Gibets pour les criminels, n’y en ayant aucun de plus insigne.
Quand il n’auroit faict autre mal à la France que de
luy rauir son Roy, & le scandale qui s’en est ensuiuy, les calomnies
que malicieusement il a inuentées pour colorer
son crime, & les pernicieux deffeins de ruiner la France, se
venger du Parlement, le reduire aux abois en le sacrifiant à
sa rage, cela Monseigneur, vous doit toucher d’autant plus
que vostre lieu natal vous y conuie, & les Peuples qui vous
sant sousmis (en qualité de defenseurs des opprimez), vous
y obligent & vos merites & vertus encherissent par dessus
tout. Ce cauteleux & ruse ennemy, que n’a-il pas fait pour
satisfaire à sa concupiscence, ses desirs insatiables ont esté
sans bornes, s’il auoit peu il auroit imité les Geans, voulans
escalader le Ciel, afin d’en espuiser les tresors, n’estoit qu’ils
sont infinis, ou bien comme les temeraires habitans de Babylone,
qui vouloient attaquer Dieu, mesme iusque dans
son Throsne.
 
Il n’y a que les Princes, Monseigneur, qui puissent reprimer
l’insolence & la vie deprauée d’vn mauuais suiet, & partant
vostre Altesse est obligée à vser de son authorité, pour
ne point encourir l’indignation du Ciel, qui porte l’Anatheme,
vous estes trop iudicieux pour degenerer en ce degré
excellent où Dieu vous a substitué par vostre naissance :