[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_18_4

Image de la page

Anonyme [1652], LE MERCVRE DE LA COVR, CONTENANT Le Combat du Faux-bourg S. Antoine. L’Escarmouche de l’Hostel de Ville. L’Vnion enfumée. La Paille. Le Desespoir du Cardinal. Et le grabuge de la Cour. Miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini terigit me. QUATRIESME PARTIE. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_2452. Cote locale : B_18_4.


pas passer plus outre, s’escria en colere : Ie voy
bien que pendant que le Cardinal Mazarin sera en
France, on y manquera point de fourbe, adieu
Messieurs, faites tout ce que vous voudrez, mais si
mal vous en arriue, ne vous en prenez pas à moy.
Ainsi Son Altesse Royale & Messieurs les Princes,
se retirerent sans rien faire. Alors la populace qui
n’attendoit rien moins que l’Vnion, ayant enuironné
leur carosse, demanderent si elle estoit concluë,
& ayant respondu que non, il y eut bien du
bruit au logis : I’aurois voulu que vous eussiez esté
là, vous auriez veu beau jeu, tout le monde se mit
à crier aux armes, tuë, assomme, brusle, il y auoit
mesme vne compagnie de Bourgeois qu’ils auoient
fait venir pour les garder, qui prit son congé de
bonne heure, & bien luy en prit : car en vn moment
on entendit vne descharge de mousquets, de fusils,
de carabines, & vne gresle de pierres contre l’Hostel
de Ville, auec vn si grand bruit qu’on n’eut pas
entendu Dieu tonner. On commença à crier qu’il
falloit brusler les Mazarins qui estoient dedans :
aussi-tost dit, aussi-tost fait, le bois n’y estoit pas
épargné, car les fagots des marchands estoient sur
le port, & chacun s’en donnoit de main en main,
tant qu’il s’en fit vn tas de la hauteur de la porte,
en suitte on cria à la paille, & aussi-tost on vit de
beaux brandons allumez, chacun auoit sa torche à
la main, comme si c’eust esté vne procession. Enfin
voila le feu à toutes les portes, iugez de la posture
de ces pauures miserables qui estoient dedans.